• Chapitre 1: Un terrible vision

    Chapitre 1 : Une terrible vision

     

    Je marchais lentement avec les filles dans le village. Les étoiles brillaient comme jamais et éclairaient d'un léger halo la route s'étendant devant nous. Les filles riaient de leur altercation de l'après midi, mais j'étais songeuse et légèrement à l'écart. Je pensais à toute cette histoire, cette mission, et la bizarrerie de la Mizukage. Soudain je sentis un bras s'étendre autour de mes épaules et j'entendis :

    - Bah alors, perdue dans tes pensées ma petite M en sucre ? me dit Loyo.

    - Mais ! Ne m'appelle pas comme ça, cela me fait passer pour une faible ! répondis-je faussement outrée, mais plutôt rassurée.

    - Ne me contredit pas, on ne me contredit jamais ma petite ! enchérit-elle en me narguant.


    J'eus un léger rire, et j'ajoutais un faux : « Mais non tout va bien, ne t'en fais pas ! », et je me mis à courir droit devant moi en criant à Ginia : « Alors Ginia ? Toujours pas partie ? Je vais gagner je te préviens ! ».

    Mais d'une impulsion cette dernière me prouva le contraire et se mit à ma hauteur avant de me faire un clin d'œil et de disparaître devant moi... loin, très loin.

    - Eh bah ! elle l'a encore séché sur place, dit Sohara à Loyo.

    - Oui j'ai vu, quand va-t-elle comprendre ? répondit-elle. Peut-être jamais ?

    - Tout à fait son style ! approuva Loyo.

    Maintenant assez loin des filles, je passais près d'une ruelle non éclairée. Un bruit s’en dégageait, mais il n'y avait qu'un tas de tonneaux et de cartons. Même sans le voir je le savais puisque je prenais assez souvent ce chemin pour rejoindre rapidement mon appartement. Je m'approche de cet espace complètement sombre que je connais bien. Quand d'un coup sort un imposant chien sombre, je pousse un petit cri, ayant déjà le kunaï au poing. Loyo pouffe de rire à ma réaction et moi je souffle, les mains sur ma poitrine, me disant que mes pensées m'ont rendu complètement paranoïaque.

    - Alors ça, c'était comique ! rigole Loyo, encore et encore.


    Je me retourne, et me sentant bête, rigole à mon tour. Malgré tout cela, je ne suis pas rassurée pour autant. Après quelques minutes, Loyo s'est calmée, et nous reprenons notre route.

    Dix mètres plus loin se trouvait la porte de Sohara, nous lui dîmes au revoir. Après une rapide bise, nous continuons notre chemin. Au loin on aperçoit Ginia revenir au pas de course.

    - Bah alors vous fichez quoi ? Ca fait trois fois que je fais le tour du village ! s'exclame-t-elle tout sourire.

    - On ne court pas nous ! lui avons nous fait remarquer en riant.

    Nous rions avant de parcourir la partie ouest du village, en direction de l'appartement de Ginia.

    Une fois la porte de Ginia fermée à clefs, Loyo et moi continuâmes notre excursion du village. Elle n'habitait pas très loin de chez moi, ce qui me permettrait de rentrer rapidement. Nous discutâmes de tout et de rien, nous rappelant plein de moments passés ensemble depuis notre enfance. On se connaissait depuis tellement longtemps. J'étais très émue de ce moment et je n'en disais rien.

    Après une bonne ballade, nous arrivâmes à la porte de Loyo, un gros câlin suivit. On ne voulait plus se lâcher, je l'aime ma Loyo.

    - Allez, va te reposer ma Loyo en sucre, souris-je.

    - « Ne m'appelle pas comme cela, cela me fait passer pour une faible ! », m'imita-t-elle à la perfection.

    - « Ne me contredit pas, on ne me contredit jamais ma petite ! », soufflais-je.


    Nos bras s'écartèrent doucement, comme une lente valse, une dernière valse. Et elle ferma sa porte en m'adressant un dernier coucou.

    Je repartis seule, marchant lentement, droit vers mon appartement. Le vent frais me calmait. Une fois arrivée devant la porte, je la franchissais et posais ma longue cape de pluie dans l'entrée peu éclairée. Je prenais une douche bien méritée et allais me coucher tôt pour être en forme le lendemain. Après cette rude journée je m'endormis rapidement. Quelques temps après je me mis à remuer dans mon lit :

    Je me trouvais dans une vaste forêt sombre, derrière trois personnes dos à moi. Je trouvais ces silhouettes étrangement familières, soudain l'une d'elles se retourna face à moi. Je découvris avec horreur Loyo barbouillée de sang, puis, Ginia. Un cri assourdissant s'éleva et tout se dissipa devant moi, la troisième personne me resta inconnue, le contour des arbres n'était qu'un lointain souvenir, l'odeur du sang et des bois humides n'était plus qu'une faible pensée.

    Je me réveillais en sursaut, trempée de sueur. Le cri me vrillant toujours la cervelle je me tortille dans tous les sens, me tape la tête entre mes mains, hurle à mon tour sans me contrôler. Après de longues minutes le cri s'éteint enfin. Je n'en peux plus, essayant de reprendre mon souffle je tente de me rendormir mais impossible. J’essaye alors de me souvenir de mon rêve, mais je l'avais totalement oublié. A l'inverse le cri revient en force, et je me précipite dans la salle de bain, me passer de l'eau sur le visage pour que cela disparaisse, comme si l’eau pouvait me purifier d’une quelconque manière. Je relève la tête et me regarde dans le miroir, le visage dégoulinant d’eau froide. Je me toise longuement puis je vis Loyo, pleine de sang, avancer rapidement vers moi, les bras tendus. Le cri s’élève alors et son visage se tord en un rictus de douleur horrible. Je m’éloigne le plus loin possible du lavabo et me cogne à la commode où se trouve mon linge de maison et de toilette. Je m’écarte rapidement, le regard toujours braqué sur le miroir, je ne peux me détacher des yeux de Loyo. Je la fixe, désespérée, je ne peux rien faire pour l’aider, elle n’est pas réelle, je suis en train de rêver, je vais me réveiller. Je prends ma tête entre mes mains, les yeux perdus sur le miroir qui se déforme tout à coup. J’essaye de reculer encore plus, une douleur sourde me taraude, mais je touche le mur et je ne peux aller plus loin, je suis bloquée. Le miroir change de forme, comme un portail, et une silhouette sombre en sort, elle grandit et me fait face. Les yeux agrandit de peur je regarde la forme se colorer et je distingue Loyo, recouverte de sang.

    - Oh, mon Dieu…

    Je n’arrive plus à parler, Loyo fait un pas en avant et je cours sans réfléchir vers la porte. J’essaye de l’ouvrir mais elle refuse, je me sens oppressée car je sais Loyo derrière moi. Je suis à deux doigts de craquer et je cris sans convictions : « Ouvre-toi ! ».

    La porte s’ouvre alors d’un seul coup et n’essayant pas d’y réfléchir je cours dans l’entrée. Je sens qu’elle me suit, elle va m’attraper, je suis piégée. Je jette un regard en arrière, elle me saute dessus, et je me dis que tout est fini.

    Je n’ai jamais eu aussi peur, jamais ressenti telle frayeur, jamais eu autant envie de ne plus voir ma douce Loyo. Je n’ai jamais été épouvantée à ce point, peut-être sans doute que ma plus grande peur est Loyo… Encombrée d’un catalogue de pensées sur la panique, je reviens brutalement à la réalité. Les yeux clos, les paupières plissées à m’en faire mal, je lâche désespérément un faible : « Laisse-moi, disparais… s’il te plaît… ».

    Au moment où elle aurait dû me toucher, je ne ressens rien. J’ouvre timidement les yeux et ne vois plus de Loyo ensanglantée. Je me tourne complètement. Des résidus de poussières sombres volètent dans l’air, puis disparaissent. Je suis désorientée et je me dirige vers mon lit en m’appuyant aux murs et meubles. Ne me portant plus je m’écroule sur le lit. En tournant la tête, je vois sur mon réveil l'heure qu'il est : six heure vingt-quatre. « Encore une heure trente-six à dormir » pensais-je, même si j’étais trop obnubilée par ce que je venais de vivre pour réellement y prêter attention.

    Je m'endormis au bout de quelques minutes, mais toujours hantée par le cauchemar que je venais de vivre. A peine les paupières closent, les images de la forêt me revinrent, l’épisode de la salle de bain, tous mes sens à nouveaux en alerte, et mon corps gesticulant dans le lit.

    Je vis Ginia et Loyo couvertes de sang, sur leur figure et leurs vêtements. Je reconnus progressivement Sohara, elle avait un kunaï ensanglanté à la main droite et une idée prit forme dans mon esprit, s'articulant autour des éléments que je saisissais. Sans comprendre je vis Ginia et Loyo s'effondrées.


    « Sohara a tué Ginia et Loyo » voilà ce qui m'explosait en tête. Etait-ce vrai ? Non impossible, c'était complètement stupide ! Balivernes ! Comment Sohara aurait-elle pu faire une chose pareille ? Mon monde s'écroulait, je ne comprenais plus rien, mon cerveau se déconnectait, submergé par la raison.

    - A toi M, c'est ton tour, me dit Sohara, d'un ton froid.

    La main tremblante mais le regard dur, je ne comprenais pas la fille en face de moi. Elle était sûre mais en même temps avait peur. Ne pensant plus à rien je reculais hypnotisée par ce regard intense.

    - Cela ne sert à rien de t'enfuir.

    - Pourquoi as-tu fais ça Sohara ? Pourquoi ?

    - Car je devais le faire. Pour tester mon potentiel, ma force. Rien d'autre ne m'importe.

    - Tu as tué nos deux amies pour tester ton putain de potentiel, m'écriais-je en reculant encore plus.

    - Oui, on peut le résumer comme cela. Maintenant à toi, répliqua-t-elle froidement.

    Je jetais un regard aux corps sans vie de Ginia, puis à celui de Loyo, en entendant ces paroles. D'un coup, poussée par mon instant de survie, sans doute, je pris appuie sur mon pied, et fit volte face en m'élançant. A peine ais-je fais quelques pas que tout devint sombre instantanément et que je chutais dans le vide. Je fus engloutie par le noir, je ne voyais plus rien. Je ne pouvais plus bouger. Plus aucun son ne sortait de ma bouche quand je voulais hurler à l'aide. Un froid intense me prit, tout devint écrasant, un poids immense s'abattit sur ma cage thoracique et sur ma boîte crânienne. D'effroyables craquements d'os retentirent puis ce fut le trou noir. Je disparus dans les ténèbres.

    Puis de nouveau l'horrible cri déchira les ténèbres.


    Je me réveillais une nouvelle fois en hurlant, complètement crispée et tendue, mon corps tiraillé de crampe que je ne maîtrisais pas, je me tendais du mieux que je pouvais mais la douleur était vive. Je tournais de l'œil, parcourue de spasmes.


    - M ! M réveille-toi ! hurla Ginia me secouant.

    - Réveille-toi je t'en prie M, chuchota Loyo la voix tremblante, les larmes aux yeux.

    J'entendais leur voix, comme si elles me parvenaient de très loin. Je n'arrivais que faiblement à soulever mes paupières de quelques millimètres. Ma vision était très floue et sombre. Je ne percevais rien correctement. Ginia me secouait de toutes ses forces. Loyo bataillait pour l'en empêcher et continuer de me soigner. Je sentais la douleur s'éteindre en moi. Comme leur voix, comme tout...


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  • Commentaires

    1
    Mercredi 27 Novembre 2013 à 20:56

    J'adore ^^

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