• Fiction: Chronique d'une ninja courageuse

    Ici vous trouverez ma fiction sur Naruto. N'hésitez pas à commenter :)

     

    Sur cet article vous trouverez des informations sur la fiction, comme les prochaines publications, l'écriture en cours, sa progression, le sommaire de la fiction, son avancée globale dans l'histoire.

     

    Sommaire :

    Saison 1 :

    - Prologue (parution le 27 Novembre 2013 à 14h38)

    - Chapitre 1 : Une terrible Vision (parution le 27 Novembre 2013 à 14h47)

    - Chapitre 2 : Une Décision (parution le 2 Février 2014 à 16h03)

    - Chapitre 3 : Adieu et Amour, ça commence par un A, non ? (parution le 20 Mars 2014 à 21h48)

    - Chapitre 4 : Fuite Aquatique (parution le 26 Avril 2014 à 18h59)

     !!!DERNIER CHAPITRE PUBLIE!!!

    - Chapitre 4 : Fuite Aquatique Partie 2 (parution prochain, 0%)

    Avancée globale de l'histoire : 10%.

     

     

  • Chronique d'une ninja courageuse


















    Personnage principale :
     
    Prénom : M 
     
    Nom: Yukiko
     
    Age : 18 ans 
     
    Physique et mental : cheveux rouge vife, yeux bleu claire très mince, détermination à toute épreuve, endurance excellente.
     
     
     Elements maîtrisés : Suiton,
    Katon, Jōnetsu no kokoro(passion du coeur)Raiton,  Peut voir dans les esprits des autres(voir la technique de Hanare)
     
    Hobby: jouée du shamisen(instrument typique japonais)
      
     
    Pour que vous voyez a quoi elle ressemble je demanderais de vous faire un dessin de la part de mon ami qui tient le blog narutokibadu78170 :)
     
    Voilà sur ce, à bientôt  ;)
     
     
     
    Au programme de cette histoire humour, action, aventure, et romance  se mêleront au travers de cette fiction, et voici comme personnage principale :
     
     
    Cette histoire se passe un an après le projet « Oeil de Lune », quand la Mizukage du village de Kiri appelle sa meilleure équipe pour mener à bien une périlleuse mission qui, si elle échoue, pourrait mettre tout le village en danger. En effet leur objectif est de déjouer un plan voué à mettre à mal leur village. Mais par qui ? Comment ? Quand ? Combien de temps auront ces quatre jeunes filles ninjas ? Sauront-elles déjoué cette trame funeste ? Sauront-elles sauver leur village à temps ? Sauront-elles faire face à tout, n'importe quoi et surtout n'importe qui ? Qui se cache vraiment derrière tout cela ? Vous le saurez en lisant ma fiction !
     

    Bonne lecture !!! :)
     
     
    Voici mon prologue:
     
     

    Nous avions été appelées pour une mission de la plus haute importance et dont nous ignorions les moindres détails. Les filles et moi étions abominablement stressées. Nous avions été convoqué directement par la Mizukage, c'était étrange. Je me souviens que le ninja qui nous avait apporté la nouvelle semblait affolé. Il nous pria de nous dépêcher, c'était frustrant et assez désagréable je dois avouer. Nous partîmes donc en direction du bureau de la Mizukage-sama. Nous nous dépêchâmes de traverser le village. 

    Quand nous arrivâmes aux bâtiments du Kage, nous courûmes jusqu'au bureau de celle-ci. Une fois devant la porte, nous toquâmes et entendîmes une douce voix nous répondre : 

    - Entrez, je vous attendais. Comme vous le savez, si je vous ai fait appeler de toute urgence c'est qu'une chose grave se prépare. Et il se trouve que celle-ci se trame au sein même de notre village. 

    Nous nous tûmes et écoutâmes la Mizukage parler. 

    - Il se trouve qu'un des ninja de nôtre village a découvert durant une mission ce qui se trouve être la base d'un plan secret ayant pour but un coup d'état, reprit-elle. 

    - Que sommes-nous censées faire, Maître ? dis-je pour les autres. 

    - Chut, ne soit pas impatiente ! me dit-elle avec un clin d'œil malicieux. Je veux d'abord savoir, laquelle d'entre vous, vous trouvez ... la plus ... 

    Elle fit une pause, en nous regardant chacune notre tour en tirant la langue : 

    - ... sexy ?! dit-elle en riant. 

    Nous la regardâmes bouche bée, ne comprenant pas tout à fait ce qu'elle venait de nous demander. Elle reprit tranquillement : 

    - Alors qu'elle est votre réponse ? Aucune pour se désigner ? Pas une petite idée ? 

    - Euh... soufflais-je longuement avant de reprendre, et bien c'est qu’on ne s'est jamais posé la question, bafouillais-je rouge comme une pivoine.  Et puis vous en avez de bonnes, vous ! C'est quoi ce genre de question ? 

    - Ouais, c'est quoi ça Mizukage ? demanda Sohara. Bon d'accord, tout le monde sait que c'est moi, mais ça ne nous explique pas ce genre de question, Maître ! 

    - Comment ça toi ? Non, mais ça ne va pas ? C'est moi la plus sexy, évidemment ! enchérit Loyo. 

    - Pardon ? s'exclama Ginia. Vous avez de la merde dans les yeux ou bien ? Allez les filles, vous savez bien que c'est moi la plus sexy ! Bande de folles, dit-elle en tirant la langue avant d'ajouter : on sait bien que vous êtes insipides et sans valeurs, les filles ! 

    Les yeux de Sohara et de Loyo devinrent rouge vif, elles tournèrent lentement la tête vers Ginia. 

    - Insipides ?! hurla Sohara en armant son poing. 

    - Sans valeurs ?! explosa Loyo en levant elle aussi son poing. 

    Les deux poings se frôlèrent et suivirent la même trajectoire. Ginia qui souriait se prit les deux poings en pleine face. Elle vola contre le mur du Mizukage, la tête enfoncée dans celui-ci. L'impact avec formé un trou où on pouvait voir un peu de fumée s'élever. 

    Après quelques secondes, Ginia leva un petit bras tremblotant avec un minuscule drapeau blanc, toujours la tête coincée dans le mur. Ni une ni deux les deux complices bottèrent les fesses de leur amie bloquée, complètement hystériques. 

    En parallèle de tout cela, nullement concernée, la Mizukage venait de se servir une tasse de thé. 

    - Bon, ce sera donc toi, M, qui les départagera, je ne veux pas m'attirer de quelconque ennuis... tu me comprends, très chère, dit-elle avec un sourire empreint de malice. 

    - Bah oui, évidemment, c'est pas vous qui allez vous faire incendier selon le choix, soupirais-je. 

    Sans même m'écouter elle reprit : 

    - Veux tu du thé très chère ? 

    - Mais je m'en fous de ton thé, tu sais où tu peux te le... 

    D'un coup des morceaux de plâtres et de plaintes volèrent dans la pièce me stoppant net. Je fus d'un coup totalement découragée, et cela se voyait à ma mine déconfite. Lentement j'allais rejoindre la Mizukage, et lui tendit la main avant de dire : 

    - Ouais, un peu de thé finalement, Mamie... 

    - Ah, sage décision mon enfant, viens là. Par contre appelle moi encore comme ça, et ce n'est pas le mur qui volera à travers la pièce, ma chère M. On est d'accord ? 

    - Ouais, ouais Mamie... 

     
     
     
    Coucou !
    Alors me voici avec une nouvelle fiction !
    Voici mon prologue, et j'attends vos réactions, vos commentaires ! Bon ou mauvais (mais expliquez) !
    Cette équipe ?
    Un coup d'état à Kiri ?
    La question des plus bizarre de la Mizukage ?
    La petite bagarre amicale entre filles ?
    En tout cas, j'espère que ça vous a plus !
     
    M : Ne me demandez pas qui est M, ce n'est pas l'initiale de Monsieur, bande d'inculte ! Sinon je fais en sorte que vous soyez un personnage de cette fiction pour vous dézinguer dans la s'conde ! Vu ? A part ça, je vous adore ! :) 
     
    Ginia : Alors toi là ! J'ai deux mots à te dire ! Oui toi là, l'écrivain de cette fiction où je me retrouve la gueule dans le mur ! Ouais, nan, te cache pas ! Reviens !! Tu vas me le payer !
    Moi : Nan, nan ! Aaah ! Pourquoi tant de haine ?

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  • Chapitre 1 : Une terrible vision

     

    Je marchais lentement avec les filles dans le village. Les étoiles brillaient comme jamais et éclairaient d'un léger halo la route s'étendant devant nous. Les filles riaient de leur altercation de l'après midi, mais j'étais songeuse et légèrement à l'écart. Je pensais à toute cette histoire, cette mission, et la bizarrerie de la Mizukage. Soudain je sentis un bras s'étendre autour de mes épaules et j'entendis :

    - Bah alors, perdue dans tes pensées ma petite M en sucre ? me dit Loyo.

    - Mais ! Ne m'appelle pas comme ça, cela me fait passer pour une faible ! répondis-je faussement outrée, mais plutôt rassurée.

    - Ne me contredit pas, on ne me contredit jamais ma petite ! enchérit-elle en me narguant.


    J'eus un léger rire, et j'ajoutais un faux : « Mais non tout va bien, ne t'en fais pas ! », et je me mis à courir droit devant moi en criant à Ginia : « Alors Ginia ? Toujours pas partie ? Je vais gagner je te préviens ! ».

    Mais d'une impulsion cette dernière me prouva le contraire et se mit à ma hauteur avant de me faire un clin d'œil et de disparaître devant moi... loin, très loin.

    - Eh bah ! elle l'a encore séché sur place, dit Sohara à Loyo.

    - Oui j'ai vu, quand va-t-elle comprendre ? répondit-elle. Peut-être jamais ?

    - Tout à fait son style ! approuva Loyo.

    Maintenant assez loin des filles, je passais près d'une ruelle non éclairée. Un bruit s’en dégageait, mais il n'y avait qu'un tas de tonneaux et de cartons. Même sans le voir je le savais puisque je prenais assez souvent ce chemin pour rejoindre rapidement mon appartement. Je m'approche de cet espace complètement sombre que je connais bien. Quand d'un coup sort un imposant chien sombre, je pousse un petit cri, ayant déjà le kunaï au poing. Loyo pouffe de rire à ma réaction et moi je souffle, les mains sur ma poitrine, me disant que mes pensées m'ont rendu complètement paranoïaque.

    - Alors ça, c'était comique ! rigole Loyo, encore et encore.


    Je me retourne, et me sentant bête, rigole à mon tour. Malgré tout cela, je ne suis pas rassurée pour autant. Après quelques minutes, Loyo s'est calmée, et nous reprenons notre route.

    Dix mètres plus loin se trouvait la porte de Sohara, nous lui dîmes au revoir. Après une rapide bise, nous continuons notre chemin. Au loin on aperçoit Ginia revenir au pas de course.

    - Bah alors vous fichez quoi ? Ca fait trois fois que je fais le tour du village ! s'exclame-t-elle tout sourire.

    - On ne court pas nous ! lui avons nous fait remarquer en riant.

    Nous rions avant de parcourir la partie ouest du village, en direction de l'appartement de Ginia.

    Une fois la porte de Ginia fermée à clefs, Loyo et moi continuâmes notre excursion du village. Elle n'habitait pas très loin de chez moi, ce qui me permettrait de rentrer rapidement. Nous discutâmes de tout et de rien, nous rappelant plein de moments passés ensemble depuis notre enfance. On se connaissait depuis tellement longtemps. J'étais très émue de ce moment et je n'en disais rien.

    Après une bonne ballade, nous arrivâmes à la porte de Loyo, un gros câlin suivit. On ne voulait plus se lâcher, je l'aime ma Loyo.

    - Allez, va te reposer ma Loyo en sucre, souris-je.

    - « Ne m'appelle pas comme cela, cela me fait passer pour une faible ! », m'imita-t-elle à la perfection.

    - « Ne me contredit pas, on ne me contredit jamais ma petite ! », soufflais-je.


    Nos bras s'écartèrent doucement, comme une lente valse, une dernière valse. Et elle ferma sa porte en m'adressant un dernier coucou.

    Je repartis seule, marchant lentement, droit vers mon appartement. Le vent frais me calmait. Une fois arrivée devant la porte, je la franchissais et posais ma longue cape de pluie dans l'entrée peu éclairée. Je prenais une douche bien méritée et allais me coucher tôt pour être en forme le lendemain. Après cette rude journée je m'endormis rapidement. Quelques temps après je me mis à remuer dans mon lit :

    Je me trouvais dans une vaste forêt sombre, derrière trois personnes dos à moi. Je trouvais ces silhouettes étrangement familières, soudain l'une d'elles se retourna face à moi. Je découvris avec horreur Loyo barbouillée de sang, puis, Ginia. Un cri assourdissant s'éleva et tout se dissipa devant moi, la troisième personne me resta inconnue, le contour des arbres n'était qu'un lointain souvenir, l'odeur du sang et des bois humides n'était plus qu'une faible pensée.

    Je me réveillais en sursaut, trempée de sueur. Le cri me vrillant toujours la cervelle je me tortille dans tous les sens, me tape la tête entre mes mains, hurle à mon tour sans me contrôler. Après de longues minutes le cri s'éteint enfin. Je n'en peux plus, essayant de reprendre mon souffle je tente de me rendormir mais impossible. J’essaye alors de me souvenir de mon rêve, mais je l'avais totalement oublié. A l'inverse le cri revient en force, et je me précipite dans la salle de bain, me passer de l'eau sur le visage pour que cela disparaisse, comme si l’eau pouvait me purifier d’une quelconque manière. Je relève la tête et me regarde dans le miroir, le visage dégoulinant d’eau froide. Je me toise longuement puis je vis Loyo, pleine de sang, avancer rapidement vers moi, les bras tendus. Le cri s’élève alors et son visage se tord en un rictus de douleur horrible. Je m’éloigne le plus loin possible du lavabo et me cogne à la commode où se trouve mon linge de maison et de toilette. Je m’écarte rapidement, le regard toujours braqué sur le miroir, je ne peux me détacher des yeux de Loyo. Je la fixe, désespérée, je ne peux rien faire pour l’aider, elle n’est pas réelle, je suis en train de rêver, je vais me réveiller. Je prends ma tête entre mes mains, les yeux perdus sur le miroir qui se déforme tout à coup. J’essaye de reculer encore plus, une douleur sourde me taraude, mais je touche le mur et je ne peux aller plus loin, je suis bloquée. Le miroir change de forme, comme un portail, et une silhouette sombre en sort, elle grandit et me fait face. Les yeux agrandit de peur je regarde la forme se colorer et je distingue Loyo, recouverte de sang.

    - Oh, mon Dieu…

    Je n’arrive plus à parler, Loyo fait un pas en avant et je cours sans réfléchir vers la porte. J’essaye de l’ouvrir mais elle refuse, je me sens oppressée car je sais Loyo derrière moi. Je suis à deux doigts de craquer et je cris sans convictions : « Ouvre-toi ! ».

    La porte s’ouvre alors d’un seul coup et n’essayant pas d’y réfléchir je cours dans l’entrée. Je sens qu’elle me suit, elle va m’attraper, je suis piégée. Je jette un regard en arrière, elle me saute dessus, et je me dis que tout est fini.

    Je n’ai jamais eu aussi peur, jamais ressenti telle frayeur, jamais eu autant envie de ne plus voir ma douce Loyo. Je n’ai jamais été épouvantée à ce point, peut-être sans doute que ma plus grande peur est Loyo… Encombrée d’un catalogue de pensées sur la panique, je reviens brutalement à la réalité. Les yeux clos, les paupières plissées à m’en faire mal, je lâche désespérément un faible : « Laisse-moi, disparais… s’il te plaît… ».

    Au moment où elle aurait dû me toucher, je ne ressens rien. J’ouvre timidement les yeux et ne vois plus de Loyo ensanglantée. Je me tourne complètement. Des résidus de poussières sombres volètent dans l’air, puis disparaissent. Je suis désorientée et je me dirige vers mon lit en m’appuyant aux murs et meubles. Ne me portant plus je m’écroule sur le lit. En tournant la tête, je vois sur mon réveil l'heure qu'il est : six heure vingt-quatre. « Encore une heure trente-six à dormir » pensais-je, même si j’étais trop obnubilée par ce que je venais de vivre pour réellement y prêter attention.

    Je m'endormis au bout de quelques minutes, mais toujours hantée par le cauchemar que je venais de vivre. A peine les paupières closent, les images de la forêt me revinrent, l’épisode de la salle de bain, tous mes sens à nouveaux en alerte, et mon corps gesticulant dans le lit.

    Je vis Ginia et Loyo couvertes de sang, sur leur figure et leurs vêtements. Je reconnus progressivement Sohara, elle avait un kunaï ensanglanté à la main droite et une idée prit forme dans mon esprit, s'articulant autour des éléments que je saisissais. Sans comprendre je vis Ginia et Loyo s'effondrées.


    « Sohara a tué Ginia et Loyo » voilà ce qui m'explosait en tête. Etait-ce vrai ? Non impossible, c'était complètement stupide ! Balivernes ! Comment Sohara aurait-elle pu faire une chose pareille ? Mon monde s'écroulait, je ne comprenais plus rien, mon cerveau se déconnectait, submergé par la raison.

    - A toi M, c'est ton tour, me dit Sohara, d'un ton froid.

    La main tremblante mais le regard dur, je ne comprenais pas la fille en face de moi. Elle était sûre mais en même temps avait peur. Ne pensant plus à rien je reculais hypnotisée par ce regard intense.

    - Cela ne sert à rien de t'enfuir.

    - Pourquoi as-tu fais ça Sohara ? Pourquoi ?

    - Car je devais le faire. Pour tester mon potentiel, ma force. Rien d'autre ne m'importe.

    - Tu as tué nos deux amies pour tester ton putain de potentiel, m'écriais-je en reculant encore plus.

    - Oui, on peut le résumer comme cela. Maintenant à toi, répliqua-t-elle froidement.

    Je jetais un regard aux corps sans vie de Ginia, puis à celui de Loyo, en entendant ces paroles. D'un coup, poussée par mon instant de survie, sans doute, je pris appuie sur mon pied, et fit volte face en m'élançant. A peine ais-je fais quelques pas que tout devint sombre instantanément et que je chutais dans le vide. Je fus engloutie par le noir, je ne voyais plus rien. Je ne pouvais plus bouger. Plus aucun son ne sortait de ma bouche quand je voulais hurler à l'aide. Un froid intense me prit, tout devint écrasant, un poids immense s'abattit sur ma cage thoracique et sur ma boîte crânienne. D'effroyables craquements d'os retentirent puis ce fut le trou noir. Je disparus dans les ténèbres.

    Puis de nouveau l'horrible cri déchira les ténèbres.


    Je me réveillais une nouvelle fois en hurlant, complètement crispée et tendue, mon corps tiraillé de crampe que je ne maîtrisais pas, je me tendais du mieux que je pouvais mais la douleur était vive. Je tournais de l'œil, parcourue de spasmes.


    - M ! M réveille-toi ! hurla Ginia me secouant.

    - Réveille-toi je t'en prie M, chuchota Loyo la voix tremblante, les larmes aux yeux.

    J'entendais leur voix, comme si elles me parvenaient de très loin. Je n'arrivais que faiblement à soulever mes paupières de quelques millimètres. Ma vision était très floue et sombre. Je ne percevais rien correctement. Ginia me secouait de toutes ses forces. Loyo bataillait pour l'en empêcher et continuer de me soigner. Je sentais la douleur s'éteindre en moi. Comme leur voix, comme tout...


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  • Chapitre 2 : Une décision

     

     

     

     

     

    Tout est noir… Tout est lointain. Un vague bruit d’eau qui tombe, des brides de voix, un léger souffle sur ma peau.

    Tout est noir. Je suis trop faible pour comprendre ou même réfléchir. Je sens le vent sur moi, le tremblement dans la voix de quelqu’un, mais je ne sais pas qui. J’essaye d’ouvrir les yeux, mais trop faible, je n’y arrive pas. Je prends de plus en plus conscience, je cherche dans ma mémoire à qui appartient ces voix. Il y a des pleurs, à moins ce que ce ne soit que de l’eau qui tombe. Je me force à réfléchir… au bout de quelques secondes qui me paraissent longues je distingue les voix, sens le vent frais sur ma peau, entends la pluie battante dehors, les bruits de la nuit, des pleurs… Mes yeux roulent sous mes paupières, j’essaye de les ouvrir mais rien n’y fait je suis trop faible. J’entends au loin Loyo qui rejette la faute sur les filles, sur le village et sur le monde mon état. Intérieurement je rie, elle abuse toujours. Je ne suis pas mourante tout de même. Je me sens pleinement consciente quand un oiseau hurle dans le noir de la nuit. Enfin j’imagine puisque je ne peux le voir. Ce son si étrange et particulier me faire ouvrir les yeux, comme si j’étais emplie d’une nouvelle énergie.

    Mes yeux ouverts je vois la lumière blafarde de mon lampion accroché au plafond s’étaler dans la pièce. Je fais rouler mes yeux sur la droite, je remarque la fenêtre ouverte, je comprends alors d’où vient la légère brise. Je remarque une tasse fumante posée sur ma table de nuit, remarque qu’aucun rideau n’est tiré. Je vois Ginia appuyée contre le mur, les yeux fermés, des traces de pleurs sur ses joues rouges. Je déloge mon regard et regarde à gauche. Lentement je vois Sohara et Loyo se disputer, encore. L’une hurle sur le monde, l’autre essaye de crier plus fort. Plus je les regarde plus je comprends que Loyo est terrifiée et que Sohara tente de la rassurer… Derrière elles, je vois mon entrée plongée dans le noir. Lentement je pose à nouveau mon regard sur le plafond et laisse le frais de la pièce m’imprégner. Je pense. Tout cela ressemble à un mélodrame bien ficelé.

    Un coup de vent parvient de la fenêtre. Je ferme les yeux et frissonne. Il fait plus froid dans la pièce. Je perçois le bruit d’une fenêtre qui se ferme, j’ouvre les yeux et vois Ginia revenir se placer contre le mur.

    Je réfléchis à ce qu’il m’est arrivé. Je me souviens de m’être réveille en hurlant, de m’être évanouie puis… rien. D’un coup, sans le vouloir, je vois à nouveau mon rêve, le sang, les filles, et je finis par secouer la tête pour chasser de moi cette pensée.

    Soudain, j’entends Loyo s’exclamer d’une voix tremblante :

    - M ! Tu es réveillée, M !

    Elle se précipite près de mon lit, me prends ma main droite et me la presse doucement. D’un coup c’est comme si la terre avait tremblé, Ginia et Sohara arrivent vers moi, et elles me posent toutes des questions.

    - Comment te sens-tu, M ? demanda doucement Sohara.

    - Cela… cela peut aller, je me sens bien… dis-je d’une voix faible.

    - Veux-tu quelque chose ? De l’eau ? Te reposer, peut-être ?plaisanta Sohara.

    - Nan, mais ça va peut-être aller là, ça fait cinq jours qu’elle roupille je te rappelle ! dit Ginia en riant.

    Elles rirent toutes, et je me laissais à rire doucement, moi aussi.

    - Je te remercie, finis-je par dire, je veux bien un peu d’eau.

    - Un Sake, un ! s’exclama Ginia. Rien de tel pour te remettre d’aplomb !

    - Nan mais ça va pas la tête, toi ! s’époumona Loyo. Du Sake alors qu’elle n’arrive limite plus à parler ?!

    - Ma foi, pourquoi pas, souriais-je.

    Alors que nous regardâmes Ginia me chercher un Sake dans le frigo, Loyo me lança un regard outré :

    - Tu ne vas quand même pas faire ca, me dit-elle d’un ton choqué.

    - Et pourquoi pas ? dis-je en avalant une gorgée de Sake.

    - Parce que tu n’es pas encore remise de ton état, dit-elle fermement.

    Ginia l’interrompit brusquement :

    - Allons Loyo, ne fait pas ta rabat-joie ! s’exclama-t-elle 

    - C’est vrai, pour une fois qu’on peut s’amuser ! renchérit Sohara.

    - OK les filles, mais, ne comptez pas sur moi pour vous soignez une par une, dit-elle sèchement.

    - Ginia, peux-tu me resservir, s’il te plaît ? dis-je avec une voix cassée.

    - OK, tournée générale pour tout le monde, s’écria-t-elle.

    Après quelques heures passées à dessaouler, Ginia se décida à partir. Elle prit ses affaires et me souhaita une bonne nuit, puis ce fut au tour de Loyo de partir. Enfin, Sohara m’adressa un au revoir de la main puis referma la porte de l’appartement. Aussitôt la fatigue accumulée me plongea dans un profond sommeil. Juste après avoir fermé mes yeux, je commençais déjà à m’agiter dans mon lit.

    Je me trouvais encore dans cette forêt, elle était plus sombre que la dernière fois. Toujours devant Sohara, tenant le kunaï ensanglanté. Celle-ci me regardait froidement. Mon regard porta plus loin, derrière elle, et j’aperçu une ombre qui se découpait nettement au travers des arbres. C’est la première fois que je la voyais. Etais-je trop troublée pour la remarquer lors de ma première vision ? Mais qu’est-ce que cela impliquait ? Sohara et cette ombre allaient-elles de paire ? Je n’avais pas le temps d’y réfléchir maintenant. J’essayais tant bien que mal de découvrir à qui appartenait cette ombre. Je ne la reconnaissais pas, mais elle m’était familière. Je cherchais désespérément à qui elle pouvait appartenir. Pourquoi m’était-elle familière ?

    Sans crier gare, celle-ci s’élança d’un coup sur moi. Elle me plaqua rudement au sol, j’en eu la respiration coupée et mes poumons se vidèrent de mon précieux oxygène. La main noire s’empara de ma gorge et serra avec une force prodigieuse. Mes poumons vides, la main m’empêchant la capacité de respirer, je suffoquais et essayais de me débattre comme je le pouvais, c’est-à-dire misérablement. Mais elle était trop forte, je ne pouvais rien faire. Tout devenait noir, ma vision se brouillait. La dernière image qui s’inscrivit sur ma rétine fut l’ombre se fendant en un étrange sourire difforme, un mélange de haine et de jubilation. Soudain tout disparut.

    Je me réveillais trempée de sueur et haletante. Mes cheveux plaquait sur mon front formaient un rideau devant mes yeux que j’écartais d’une main tremblante. Un nouveau rêve. Plus long, plus précis. Mais que signifiait ce rêve ? Une fois, d’accord. Mais deux ? Et surtout, pourquoi cela m’arrivait-il, à moi ? Mon cerveau ne parvenait pas à réfléchir à toutes ces questions.

    D’un coup, toutes ces émotions – la peur, l’incompréhension, le doute, la fatigue – additionnées me vidèrent d’un seul coup. Elles pesèrent sur mes épaules, et je fus instantanément vidée. Je m’endormis pour la seconde fois ce soir, dans état de demi conscience. Heureusement pour moi, mon sommeil fut sans rêve cette fois.

    Quand le lendemain mon réveil sonna, je marmonnais machinalement : « Dix heures ». J’eu du mal à ouvrir mes yeux mais je forçais à le faire. Je relevais mon torse avant de basculer mes jambes en dehors du lit. Je glissais mes pieds dans mes chaussures de ninja, que j’avais depuis des années. Je me glissais dans la salle de bain et procédais à une rapide toilette. L’eau brûlante de la douche me fit le plus grand bien, mais je ne pu empêcher un frisson de me parcourir. Perdue dans une béatitude totale j’entendis soudains un bruit sourd. Celui-ci dût se répéter plusieurs fois avant que je comprenne qu’il provenait de ma porte d’entrée de mon appartement. On toquait.

    Je criais depuis la douche que j’arrivai. Les coups arrêtèrent de suite, ouf, ce n’était pas un idiot. Je coupais les robinets et pris une serviette. Je me séchais rapidement et m’enveloppa de la serviette humide. J’en pris une seconde pour enrouler mes cheveux, ce qui formait une espèce de turban bizarroïde. Je quittais la salle d’eau, et me dirigeais vers la porte. Je regardais par le judas et vis que mon visiteur était en fait Loyo. Effectivement elle était très loin d’être idiote. J’ouvris la porte et lui dis d’entrer.

    J’avançais dans la chambre et ouvris l’armoire. J’y pris un pantacourt noir et une tunique rouge. Quand je fermais la porte, je vis Loyo, Sohara et Ginia s’impatienter de ma « lenteur ». D’ailleurs je ne les avais même pas remarquées.

    Elles me proposèrent un entraînement matinal pour parfaire notre nouvelle technique commune. Après une rapide réflexion j’acceptais, cela ne pouvait pas nous faire de mal. Je fis le tour du lit, cherchais rapidement dans la table de nuit et en pris ma sacoche à kunaï ainsi que ma poche médicale. Je les fixais à ma ceinture et pris mon gilet sombre. Je ne pris pas la peine de me changer et nous quittâmes l’appartement, les filles me précédant. Une fois celui-ci fermé à clefs.

    Nous traversâmes la ville qui était déjà pleine de commerçants négociant ce qu’ils appelaient des affaires à ne surtout pas manquer. Des badauds couraient à leur travail ou leur échoppe. D’autre partaient aux récoltes ou vaquer à leurs différents tâches ménagères de la journée.

    Il nous fallut dix minutes pour atteindre notre terrain d’entraînement habituel. Désert comme à l’accoutumée il nous permettait de nous entraîner facilement. Quatre poteaux en bois, que nous avions installés nous-mêmes il y a plusieurs années, nous faisaient face, comme s’ils nous défiaient. A cela nous répondîmes par shuriken. Lancés avec adresse ils atteignaient toujours leur cible, aucun ne se perdait au sol ou n’allait se fichait dans un arbre qui entourait le terrain. Nous passâmes immédiatement à un footing et un parcours du combattant que nous avions aménager dans les bois voisins, suivis d’une séance de malaxage de chakra, puis d’utilisation de jutsu simples pour s’échauffer. Loyo testait ses techniques régénératives, Sohara ses jutsus Katon et Ginia ses Futon. Quant à moi je m’exerçais au Raiton, cet élément me posait particulièrement problème. Il n’était pas mon élément de base, qu’était le Suiton, mais je trouvais que l’association des deux pouvait être fortement utile. Après une heure, quand nous décidâmes de travailler notre jutsu commun, un ninja envoyé par la Mizukage vint nous chercher. Il nous demanda de le suivre sur un ton qui n’attendait et qui ne permettait aucunes répliques. Alors, sans mot, mais avec des regards interrogateurs échangés avec mes amies, nous le suivîmes vers le bureau du Kage.

    Nous traversâmes le village rapidement, nous passâmes devant quels échoppes, puis devant un parc où les filles et moi allons souvent pour passer des après-midi entre filles, pour nous vider la tête et oublier un peu l’atmosphère des missions. Je tourne la tête vers cet espace vert si calme. Je ralentis le pas et je me fais rappeler à l’ordre immédiatement par le ninja de la Mizukage. Il ne rigole celui-là, cela doit être vraiment important. Enfin quoi que cela puisse être, il m’insupporte. Je ravale ma colère et avance.

    Au loin je vois les lumières des appartements de la Kage qui nous attend. Le ninja nous presse encore, je vais péter un câble, et vite. Mais je tente de me retenir, je serre les poings et ma mâchoire en espérant que cela va passer, mais il continue ces réflexions et j’ai de plus en plus de mal à me retenir. S’il termine au sol en deux coups de poings qu’il ne vienne pas ce plaindre.

    - Je savais que les femmes étaient lentes, mais là, c’est abusé. Mais qui pouvez vous bien être pour que la Mizukage ne veuille que vous.

    - On n’est pas toi pour commencer, lâcha Sohara en plaquant le ninja contre un mur à droite de nous. On est forte, on est intelligente, on est des femmes oui, et on est en colère. Tu veux encore l’ouvrir ?

    Le regard noir de Sohara en disait long sur ce qui allait advenir du ninja s’il oser répliquer.

    - Oui, vous êtes des femmes, donc vous êtes connes, et si vous êtes énervées c’est que vous avez toutes vos règles en mêmes temps.

    Une flamme s’alluma dans les yeux de Sohara, une flamme de haine et de colère, je devais sans doute avoir la même, moi qui pensais que je serais la première à craquer je voyais bien que non. Un craquement sourd me tire de mes pensées. Puis un cri horrible, très aigu.

    - Et tu prétends être un homme ? Tu es une femmelette. Nous sommes les hommes ici. Brise lui l’autre bras, dis-je calmement.

    Sans aucune réponse Ginia lui brisa son autre bras. Loyo ne resta pas en reste, elle lui attribua un magnifique coup de pied dans les parties sensibles.

    - A partir de là, les femmes peuvent se débrouiller seules. Reste au sol, homme, dis-je en imitant la vois qu’il avait utilisé pour dénigrer les femmes.

    Je regardais les filles et d’un hochement de tête entendu nous reprîmes notre course. Nous partions de plus belle pour arriver le plus vite possible.

    A peine deux minutes plus tard nous étions devant la porte de la Mizukage, complètement épuisées.

    La main tremblante, dû à notre course acharnée, je toquais fébrilement. Une douce voix, nous parvint depuis l’intérieure.

    - Entrez.

    Ma main glissa le long de la porte, et saisi la poignée que je tournais. Du plat de la main je poussais la porte et nous entrâmes, Ginia referma la porte.

    - Je vous attendais, merci d’être venues si vite. Mais…, elle s’interrompit soudain.

    Elle pencha la tête derrière nous, regarda partout dans la pièce puis nous regarda à nouveau. Mais que cherche-t-elle ?

    - Où est le ninja qui vous accompagnait ? Il s’est perdu ?..

    - Euh… commençais-je, oui, oui, il s’est perdu.

    - On ne peut vraiment compter que sur soi-même ici, bref, passons, dit-elle avec un sourire ravageur. Je vous disais donc… ah ce petit con, même absent, m’a pété ma mise en scène, elle soupire de plus belle. Donc, je vous attendais. Avez-vous décidé laquelle d’entre vous est la plus sexy ?

    - Non, mais vous allez nous dire pourquoi nous devrions choisir ?

    - Je vous le dirai après, allez, choisissez, nous invitait-elle.

    - Non, faîtes le vous-même, dis-je.

    Il y eu un silence, accompagné d’un regard pesant de la Mizukage sur chacune d’entre nous.

    - Ce sera Sohara, son charme n’a pas d’égal parmis vous, bande de bouseuses, dit-elle en pouffant doucement.

    - Non, mais je ne vous perme…, débutais-je.

    - Ouiiiiiii ! c’est moi, j’ai gagné ! s’exclama Sohara.

    - Ta gueule, s’écrièrent Loyo et Ginia ensemble.

    Et elles repartaient pour se battre, encore. Je soupirais et secouais la tête. Je vais m’asseoir près de la Mizukage et nous regardons le match endiablé que nous offre les filles. Au bout de quelques minutes je lui demande :

    - Pourquoi devions nous choisir ?

    - Pourquoi cela devait être toi, tu veux dire ? me répondit-elle.

    - Non, pourquoi cette question, pourquoi la plus sexy d’entre nous, quel rapport avec la mission ?

    - La même réponse ma jeune enfant, l’une d’entre vous doit s’infiltrer dans ce réseau secret qui prépare le coup d’état. Il n’accepte aucune fille, sauf si celle-ci, en plus de compétence remarquable au combat, peut offrir…

    - Du bon temps à ces messieurs « Je suis un ninjas mais un homme avant tout » ? finis-je.

    - Pour rester polie… oui ! s’exclama-t-elle. Je ne l’aurais pas dis comme ça, mais oui, me sourit-elle ravie. Bon, calme les, j’ai peur de me casser un ongle si j’interviens, rigole-t-elle.

    Je lève les yeux au ciel et pose deux doigts sur ma gorge, je laisse influer du chakra et ma voix et décupler : « C’est pas bientôt finit, oui ?! ». J’avais mis trop de chakra, beaucoup trop. La moitié de la pièce fut éjecté en l’air, dont les filles. Je me tournais vers la Mizukage :

    - Voilà, elles sont calmées.

    - Mais tu as saccagé mon bureau !

    - Je sais, c’était un petit bonus, dis-je tout sourire.

    Ses yeux virèrent au rouge et me lancèrent des éclairs, avais-je bien fait de faire semblant de l’avoir fait exprès finalement ? Je me faisais toute petite. Les filles s’étaient relevées et prenaient place près de moi, ce qui détourna momentanément l’attention de la Kage sur autre chose que sur moi.

    - Excusez-nous, Mizukage-sama.

    - Vous pouvez l’être, mais je vous pardonne mes bichonnes, sourit-elle.

    Mais elle est complètement tarée celle-là, y a deux secondes elle était à deux doigts de me frapper et là « mes bichonnes » comme si nous étions copines comme cochonnes. Cela ne tourne pas rond chez elle, mais vraiment. Si l’examen d’entrée pour devenir Kage est basé sur la bêtise dans notre village, Sohara sera vite élue. Je pouffe intérieurement.

    - Sohara, dit la Mizukage avec un tel sérieux que je l’écoutais avec attention pour la première fois depuis cinq ans, tu porteras ceci.

    Elle tendit une robe tout à fait aguichante à Sohara, qui fut outrée qu’on luit propose une tenue si « affriolante ».

    - Vous devriez le dire si le but de cette mission est de me faire passer pour une … catin et une soubrette, dit-elle d’une voix pleine de colère.

    - Mais non, mon enfant, regarde, tu as des collants, ça passera tout seul !

    Sohara rejeta la tête en arrière et tourna les talons, elle allait partir, je le savais. Je l’attrapais par le bras et lui dit que nous lui trouverions une tenue plus appropriée plus tard. Le calme revenue nous avons pu reprendre.

    - Maintenant, les filles, je voudrais m’entretenir seule avec Sohara, veuillez nous laisser, dit-elle doucement en me regardant. Toi et moi, nous réglerons nos différents plus tard, sourit-elle.

    Décontenancées par la nouvelle, nous nous échangeons des regards avant de convenir de les laisser. Nous nous retirons sans bruit, et je fermais la porte derrière moi. Je tournais la tête vers la porte et hésitais quelques secondes à rester là, à écouter leur conversation, puis je renonçais. Pourquoi me méfierais-je de la Mizukage ? Pourquoi ais-je ce sentiment stupide que je devrais me méfier d’elle ? Que quelque chose ne va pas dans ce plan dont je ne connais pratiquement rien ? Pourquoi suis-je autant sur mes gardes ?

    Je me mis en marche et après une rapide bise à Ginia et un câlin à Loyo, je fonçais chez moi. J’avais un mauvais pressentiment. Il ne me quittait pas, il me collait à la peau. Pourquoi ? Pourquoi étais-je si méfiante tout à coup envers la Mizukage ? Son histoire de coup d’état m’inquiète, oui, certes, mais quelque chose cloche. Pourquoi y aller par la manière douce ? Autant tout réduire en un joli tas de cendre fumant, non ? Je sais que ce n’est pas la meilleure des méthodes, mais qu’est-ce que c’est que cette idée de mettre Sohara en péripatéticienne au milieu de mâle en rut ? Quelque chose ne va pas. Quelque chose ne va pas, je le sens. Je passais la porte et m’appuyais sur celle-ci. Je réfléchissais mais pas assez vite.

    Je réfléchissais, mais que me manquait-il ? Quels éléments me faisais défauts ? A qui pourrais-je les demander ? La Mizukage ? Je ne sais pas… L’entretien privé veut dire que je ne pourrais rien demander à Sohara. Je me fais un rapide rappel de toutes personnes à qui je pourrais m’adresser mais une seule me revient toujours en tête : la Mizukage. Quand j’y pense elle a une façon tout à fait bizarre et décontracté de nous dire qu’il y a un coup d’état. Comme si tout était sous contrôle… Comme si elle n’avait pas peur qu’il intervienne maintenant car… il est sous son contrôle ? Non il faut que j’arrête de penser à cela, je me lève, et retourne aux appartements de la Mizukage. J’ai des questions auxquelles je veux des réponses qu’elle seule pourra me donner.

    Quand j’arrive je toque à la porte et entre à la volée, sans attendre d’autorisation. Elle est seule et me regarde surprise. J’ai quitté son bureau il y a une vingtaine de minutes, elle doit se demander pourquoi je reviens si tôt.

    - Oui ?

    - Où est Sohara ? je demande, quand je me rends compte de son absence.

    - Elle est en mission, tu le sais, dit-elle sèchement.

    - Hum, déjà ? Je vous dérange ? J’aurai quelques questions à vous poser, si…

    - Je n’ai pas le temps, j’ai une réunion avec les hauts dirigeants du conseils dans quelques minutes cela attendra.

    - Très bien, excusez moi de vous avoir dérangé.

    Je quitte son bureau prestement après ces paroles et rentre chez moi rapidement. Je ne sais pas pourquoi j’ai l’impression d’être suivie. Il faut que je rentre vite et que je mette tout au clair dans mon esprit.

     

    Chez moi, je referme immédiatement la porte et les fenêtres. Je ne suis pas tranquille. Pourquoi Sohara est-elle partie si vite ? Pourquoi l’entretien a-t-il duré si peu de temps, alors qu’il s’agit d’une mission capitale ? Pourquoi la Mizukage ne nous a pas parlé, à nous, d’une réunion avec les hauts dirigeants du conseil ? Elle veut leur parler du coup d’état ? Les mettre au courant de son existence ou … de son avancée ? Il faut que je me calme, je commence à soupçonner tout le monde. Stop. Je souffle et inspire un grand coup. Il me faut des réponses, et toutes ces questions me ronge.

    Premièrement : un coup d’état, connu de la Mizukage, nullement inquiétée, qui envoie Sohara en tenue alléchante entre les mains d’hommes en manques. Deuxièmement : une réunion du conseil dont nous n’avons pas eu vent. Troisièmement : je me sens surveillée, suivie et non en sécurité.

    Surveillée… suivie… questions… réponses… ? Je sais à qui je dois parler !

    Je prends les clefs sur le meuble de l’entrée et ouvre la porte, vite il faut que je le retrouve, avec un peu de chance il est encore étalé par terre. Il faut que je me dépêche.

    J’ouvre la porte en grand, lève la tête et fonce, après avoir refermé celle-ci.

    Je cours comme une dératée dans la rue jusqu’au lieu où nous avions laissé le ninja au sol, pour mort. Mais il ne reste plus rien, pas de ninja, pas de corps, pas de sang sur le mur ou au sol, pas d’objet brisé. Comme si tout avait été maquillé… La Mizukage devrait savoir où il est passé… Je me tourne et regarde vers le sud, vers les appartements de la Kage. Le soleil réfléchit sur les vitres, au travers desquelles je ne peux rien voir. Mais… s’il elle a réunion avec le conseil… elle n’est pas dans son bureau. Non… oserais-je ? Je ne fais pas ça, je ne doute jamais d’elle d’habitude… Pourquoi maintenant ? Tout en réfléchissant j’avance. Une fois en bas du bâtiment je me rends compte que je vais le faire. Inconsciemment je le veux, car je veux des réponses. Je sais pourquoi je doute, car je n’ai pas de réponses. Je pousse la porte et monte.

    Une fois devant le bureau j’essaie d’entrer en tournant la poignée, mais elle est verrouillée. Je fais le tour, va au bout du couloir, et discrètement entre par la fenêtre ouverte. Quel Kage laisserait son bureau ouvert ? Je lève les yeux au ciel, pour la deuxième fois de la journée dans cette pièce. Bon… maintenant je fais quoi ?

    Mes mains cherche d’elle-même, j’ouvre les tiroirs, l’armoire, regarde dans les piles de dossiers sur le bureau, rien. Rien qui cloche. Je m’attendais à quoi ? Une affiche avec écrit « Viens me lire » ? Je souffle de ma bêtise, mais un détail m’attire sur le bureau. Je m’approche et je m’assoie sur la chaise. Je repère un minuscule bout de feuille qui dépasse. Je tire sur celle-ci mais elle vient difficilement, le petit bout se déchire à moitié, j’arrête. Cela constitue une preuve que quelqu’un est venu ce petit déchirement. Je regarde plus en détail le bureau, je sais ce que je veux, et je sais ce que je cherche. Je prends le couteau à ouvrir les lettres du Kage et la passe dans le bureau, juste à côté de la feuille, et soulève. Le bois se lève, un double fond. Je ne soulève qu’un peu, je ne veux pas faire tomber tous les dossiers. Je tire celle que j’avais vu dépasser. J’ouvre de grands yeux en lisant ce qui s’y trouve.

    Soudain j’entends du bruit dans le couloir, la voix de la Mizukage, merde ! je pousse la feuille le double fond, retire le couteau et le replace. Je me lève et me précipite vers la fenêtre.

    - Venez vous asseoir ici, nous pourrons parler plus librement, dit la voix de la Mizukage derrière moi.

    J’entends les mécanismes de la porte rouler quand je passe mon deuxième pied dehors.

    - Ouh, attendez, je vais fermer la fenêtre, dit une voix d’homme que je ne connais pas.

    Je suis adossé au mur, juste à côté de la fenêtre, je vois l’ombre de l’homme approché, et je vois le pan de mon T-shirt juste devant la fenêtre. Je le tire rapidement et décale sur la gauche. La fenêtre se ferme, aucun souci. Si un, je n’entends plus rien. Je ne peux pas entendre ce qu’ils se disent. Je n’apprendrais rien de plus, il faut que je parte avant d’être vue ici, par n’importe qui, car je suis visible par la moitié du village. Je veux me lever, je donne une impulsion avec mes mains contre le mur, mais mon pied glisse sur une tuile et je tombe du toit. Tout va bien j’en ai vu d’autre, mais j’ai fais un de ces raffuts. Je m’éclipse rapidement avant que quelqu’un ne vienne voir ce qu’il se passe.

    Tout en courant je me pose des questions.

    Qui est cet homme ? Où est Sohara ? Qui manigance réellement ce coup d’état ? Où sont les hauts dirigeants du conseil ? Où est le ninja ? Je cours droit chez Loyo. Quand j’arrive les fenêtres sont fracassées. Je montre quatre à quatre les marches en criant son nom je suis inquiète. La porte est défoncée, l’appartement retourné, je rentre et marche sur des débris de verres, des cadres en bois, des plumes, des gâteaux. J’avance, je fouille l’appartement mais Loyo n’est pas là.

    Maintenant je ne me pose qu’une question, où est Loyo ? 

     

    Quand j’y pense à nouveau je me dis que j’aurai pu réagir autrement et en apprendre tellement plus en restant à côté du bureau de la Mizukage quoi qu’il aurait pu m’en coûter. Je ne sais pas comment, je ne savais pas et je ne sais toujours pas comment mais j’aurai dû… Pardonnez moi les filles, vous me manquez tant…


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  • Chapitre 3 : Adieu et Amour, ça commence par un A, non ?

     

     

    Je n’arrive plus à réfléchir, je suis paniquée comme rarement. Uniquement quand cela concerne Loyo. Je passe de pièce en pièce mais j’ai rapidement fais le tour, il y a si peu de pièce chez elle. J’avance vers la fenêtre de sa chambre pour essayer de trouver quelques traces que Loyo aurait pu laisser quand je marche sur quelque chose de dur qui se brise sous mon pied. Je regarde le sol et soulève mon pied, des miettes de gâteau sont répandues en forme d’empreinte. « Loyo la Gloutonne, je savais que tu mangeais au lit ! » pensais-je.

    Soudain un bruit d’explosion résonne dans le village, je cours à la fenêtre. Mon pied rentre en contact avec un sachet de biscuits qui va cogner contre la commode de Loyo. « Non mais là c’est vraiment une fixette, sale Gloutonne… » déprimais-je.

    Focalisant à nouveau mes pensées sur Loyo, je pris appuie sur le rebord de la fenêtre et sautai dans la rue. Du monde s’était attroupé dans celle-ci et sur les balcons. Une nouvelle détonation m’apprit que le combat, je pense que cela était un combat, se déroulait sur le terrain vague d’entraînement et qu’il fallait que je me dépêche.

    Je cours droit sur le terrain, je ne sais pas depuis quand dure l’affrontement mais j’ai peur de l’issue à laquelle il peut aboutir. Je double la cadence et arrive hors d’haleine sur le terrain. Je prends appuie sur mes genoux et reprends mon souffle, mes cheveux pendent de chaque côtés de mon visage. Je souffle et de la buée se forme. Je réalise qu’il fait froid tout à coup.

    Je lève et vois un jet de glace traversé le terrain recouvert de neige et de congères ainsi que trois parchemin explosifs s’écraser au sol. Les parchemins s’embrasent et explosent, la détonation me secouent, de la neige vole. Quelque chose réfléchit les flammes qui mordent les arbres qui bordent le terrain. Je regarde avec attention et devine les contours d’une arme, imposante, que je connais bien. C’est la doloire d’attaque de Loyo. Une énorme doloire qu’elle a obtenue au marché noir il y a quelques mois, elle ne s’en sépare plus, c’est un peu un gâteau portatif pour elle.

    Je la vois, elle est trempée de sueur, cela fait longtemps qu’elle se bat je dirais. Ou alors son adversaire est trop fort. Je me lance dans la bataille pour la soutenir.

    Elle s’élance sur l’ennemi en jouant de sa doloire immense mais elle ne lui occasionne aucun dégât. Comment est-ce possible ? Je l’ai vu frapper son corps trois fois au moins ! J’attaque à mon tour, attrapant des kunaïs que j’embrasais et lançais sur l’ennemi. Ils se fichèrent dans sa peau mais ne lui firent rien. Il les récupéra un à un, ne se brûlant pas à leur contact, et nous les renvoya.

    L’un deux déchira la tunique de Loyo qui prit feu, un autre se planta dans le creux de son poignet ce qui lui fit lâcher sa doloire puis un troisième dans sa cuisse droite. Un des trois derniers kunaï se planta dans mon bras, un autre dans ma cheville et le dernier dans ma hanche. Je tombais sous le coup de la douleur. Mes habits prirent feu rapidement comme ceux  de Loyo. D’un seul mouvement nous les enlevions rapidement.

    - Quel charmant spectacle ! On ne m’avait pas prévenu que j’aurai le droit à un effeuillage ! Allez les filles, donnez vous plus à moi ! dit-il cruellement.

    Deux pensées : il est à la solde de quelqu’un et, point important, il me dégoûte. Je veux lui faire payer l’affront qu’il me fait en me forçant à être en sous-vêtement en public.

    - Loyo, toi et moi en synchro, ok ? demandais-je.

    - Quand tu veux, ma poule, essaya-t-elle de dire en riant mais son rire était cassé par la douleur.

     Une méchante morsure lui mangeait le poignet.

    - Alors c’est parti.

    Nous nous élançâmes droit sur l’ennemi en hurlant chacune notre technique qui n’en formerait bientôt plus qu’une.

    - Eien no hi ! (*Feu Eternel*)

    - Eien no Inazuma ! (*Foudre Eternelle*) enchaîna-t-elle.

    Nous tendîmes les bras vers l’ennemi et de nos mains s’échappèrent respectivement une colonne de feu et une colonne de foudre. Elles rentrèrent en contact et formèrent un gigantesque faisceau de rouge et jaune qui s’écrasèrent sur l’ennemi.  Pas un son ne sortit de sa gorge, pas une explosion, juste l’attaque qui nous revint droit sur nous.

    Avant que nous puissions réagir notre propre attaque nous percuta de plein fouet. Nous nous retrouvâmes au sol, tremblantes de douleur. J’avais une plaie béante au niveau du flanc droit, je pataugeais dans mon propre sang, mes idées s’embrouillaient. Je perdais trop de sang, trop vite. J’essayais de me relever mais je restais au sol. Mes paupières se fermaient de plus en plus. Mon cœur ralentissait dans ma poitrine, trop. J’entends notre ennemi s’approcher de nous.

    - Vous êtes bien pathétique mes jeunes demoiselles. Dire que l’on m’avait prévenu que vous étiez fortes. Quel doux calembour.

    Un bruit de vêtement qui se froisse. Quelqu’un qui se baisse. Un cri, un son d’os qui craque, la voix de Loyo, le noir.

     

    J’ai mal. Terriblement mal. J’ai l’impression que je suis électrocutée continuellement. Mon cœur me lance à chaque battement. J’ai l’impression qu’il se contracte si fort que j’en ai mal, je souffre. Mes yeux roulent sous mes paupières closes. Je n’ai plus de force. Je tente de les soulever mais rien ne se passe. C’est le noir. Mon cœur est irrégulier, maintenant que j’y pense. Un battement, deux… Un, deux, trois, qua… non trois. Je suis toujours sur le terrain ? J’ai mal au dos, j’ai froid, j’ai mal au crâne. Je n’arrive plus à réfléchir : cela m’énerve profondément ! Je suis dans un tel état de vulnérabilité que je suis hors de moi tout en ne pouvant rien faire.

    J’entends une porte qui s’ouvre, deux voix qui discutent. J’écoute.

    - La voilà, c’est elle qu’il faut qu’on laisse endormi ?

    - Oui, son amie aussi. Pendant que la Mizukage s’occupe de certaines affaires. Mets-les sous sédatif. 6mg pour le moment.

    La Mizukage ? Des affaires à terminer ? Pour lesquelles nous devons être mises à l’écart ? La seconde voix reprit :

    - C’est comme si c’était fait.

    Je sentis quelque chose relié à mon bras se mettre à remuer. Je ne l’avais pas remarquer jusque là. Effectivement quand elle dit qu’elle fait quelque chose elle le fait. J’avais déjà entendue cette voix quelque part, c’était une femme. J’en suis certaine.

    - Fais la même chose à Loyo Kagizaki, dit la première voix.

    Kagizaki ? Personne ne connaît le nom de famille de Loyo. Personne mise à part la Mizukage, Loyo, évidemment, et moi. Loyo n’a plus de famille, personne ne peut le connaître.

    - Allez on y va.

    La porte s’ouvrit et se referma rapidement. Le silence et le froid retombèrent. Je me senti gagné par une noirceur intense. Je me sentais partir. Non, je ne veux pas, non…

     

    Je reprends peu à peu connaissance… J’entends les deux voix féminines qui discutent de notre sort. « 20mg. » Je vais encore dormir un moment. Je me suis déjà éveillé trois ou quatre fois avant de replonger dans le noir. J’ai perdu la notion du temps, je me sens captive. En même temps, je le suis.

    - On peut laisser partir Kagizaki. Sur ordre de la Mizukage, dit l’une des voix.

    Je ne les différenciais plus. L’une ou l’autre était devenue semblable. J’étais fatiguée continuellement, je ne pouvais plus réfléchir.

    - On laisse Yukiko ici pour quelques jours encore. Elle ne doit pas sortir. Vu ?

    Tiens, je connais cette voix.

    J’entends un bruit de porte qui s’ouvre en catastrophe. Un bruit de respiration haletant.

    - Mais qu’est-ce que vous lui faîtes ? s’exclama la personne essoufflée d’une voix tremblante.

    Sohara. Et l’autre la Mizukage. Je me suis de nouveau endormi entre la première phrase et la seconde ? Pourquoi parler de la Mizukage à la troisième personne si elle est dans la pièce ? Je me sens fatiguée, tellement fatiguée.

    - Ne t’inquiète pas, mon enfant. Elle va bien, elle fait simplement un gros somme, dit la Mizukage d’une voix douce.

    Cela ne calma pas Sohara. Elle se mit à crier de plus belle :

    - Qu’est-ce que vous lui faîtes ? Ce n’était pas prévu ! Vous ne deviez pas la …

    - Tais-toi imprudente ! une gifle ponctua cette phrase. Imagine qu’elle soit à demi consciente ? Va faire ce que tu as à faire. Vite !

    La voix si calme de la Mizukage était montée d’une octave ce qui traduisait sa crispation.

    Rapidement, la porte s’ouvrit et se referma à nouveau.

    - Mettez lui un bon 20mg, qu’importe les conséquences sur son organismes ou ses facultés motrices ou cérébrales, ordonna la Mizukage. Je ne veux pas qu’elle puisse faire quoi que ce soit pour empêcher ce qui va suivre, vu ?

    - Oui Mizukage–sama.

    Noir.

     

    Cauchemar. Crise. Convulsion et désespoir sont les mots qui résument ce passage au vide.

    Cauchemar ? Je suis perdue dans un couloir sombre, long, lugubre et froid. Je vaque dans le noir, plus égarée que jamais. Je ne sais où allez, j’avance à l’aveugle.

    Au loin j’aperçois une torche. Fixée sur quelque chose d’invisible, en hauteur. Comme flottant dans les airs, attractive, puissante et envoûtante. Je m’approche d’elle, rapidement, comme hypnotisée. Comme si je voulais l’atteindre.

    Après deux minutes d’errance j’arrive sous la torche. Je lève les yeux et un flash de lumière m’aveugle temporairement. Quand je m’habitue à cette nouvelle luminosité je vois une flopée de torche accrochées par des cercles de fer à un mur sale et vieillit par le temps.

    Je me retourne, et une nouvelle rangée se dresse devant moi. Toutes ces lumières me permettent de distinguer un long couloir au bout duquel je peux difficilement deviner un virage. Il n’y a pas d’autre passage, alors j’y vais.

    Je ne sais pour quelle raison je cours, de plus en plus vite. J’ai l’impression de rater quelque chose. J’ai besoin d’y aller. Comme si je devais empêcher quelque chose, c’est étrange et prenant. Alors je cours.

    Quand j’arrive au tournant je ralentis et avance prudemment, au bout se dessine une porte sombre. Plus de doute, je suis attirée par une mystérieuse chose qu’il faut que je « sauve ». Je m’élance à nouveau mais ce couloir-ci est plus court que le premier. Je pousse la porte non sans mal et y découvre un spectacle affreux :

    Un combat entre mes trois meilleures amies. Sohara contre Loyo et Ginia si je saisis tout. Comment est-ce possible ?

    Tout va très vite : Sohara saute au cou de Ginia et lui tranche la gorge avec un kunaï. Des flots de sang jaillirent, Ginia se mit à suffoquer. Elle s’écroula au sol en gesticulant bizarrement, une marre de sang se formant rapidement autour d’elle, dans ses yeux on pouvait voir sa vie s’envoler.

    Sans s’attarder sur Ginia, Sohara s’élança sur Loyo avec une telle rage et une telle fureur que Loyo eu du mal à accuser le coup, ce qui lui occasionna une grosse entaille dans le bras gauche. Un hurlement de douleur s’échappa des lèvres de Loyo. Je voulais intervenir mais je ne pouvais pas, j’étais comme paralysée. Quand Sohara leva le bras pour frapper de nouveau je m’élançai pour tenter de m’interposer mais la lame et le bras de cette dernière me traversèrent comme si j’étais un fantôme. La lame ensanglantée se planta méchamment dans l’avant bras droit de Loyo.

    Celle-ci recula vivement, elle agrippa trois shurikens qu’elle lança immédiatement chargés de foudre. L’un se planta dans la main de Sohara, ce qui lui fit lâcher son kunaï, un autre dans sa cuisse et le dernier lui trancha nette une mèche de cheveux avant de se fixer dans le mur.

    - Mes cheveux, sale garce ! Tu vas me le payer,  hurla-t-elle avant de saisir deux kunaïs et de fondre sur Loyo.

    Celle-ci recula et fit volte-face pour mettre de la distance entre Sohara et elle. Un son rauque provenant de la gorge de Sohara signifia qu’elle venait de lancer un des kunaï en direction du dos de Loyo. Il se ficha dans sa fesse droite, Loyo faillit s’effondrer sur le coup.

    Elle reparti de plus belle en arrachant le kunaï avant de le renvoyer à sa propriétaire. Sohara le contra d’un simple geste.

    Loyo, croyant avoir fait diversion se retourna et chargea un sort puissant de foudre entre ses mains. Trop long à charger cependant, Sohara arriva près d’elle et lui planta la lame à trois reprises : une dans la hanche droite, une dans la cuisse droite et la dernière sous les côtes. Loyo faillit défaillir, mais, par chance, pour elle, le sort s’échappa de ses mains et frappa de plein fouet Sohara au visage.

    Le choc électrique si puissant déstabilisa le centre nerveux de Sohara qui la rendit aveugle quelques instants, lui faisant faire des mouvements incontrôlés. Loyo en profita pour la frapper en plein dans le plexus solaire, ce qui la fit s’écrouler instantanément. Loyo couru vers le corps de Ginia, espérant encore une dernière chance pour elle, mais non. C’était bien fini.

    Elle pensa alors à une phrase que Ginia aimait beaucoup utiliser en anglais, quand elle rompait avec ses petits amis occasionnels : It’s over…

    Oui c’est bien fini, pensa-t-elle. Elle se releva, emplit de rage contre Sohara malgré une part d’interrogation : pourquoi nous attaquait-elle ?

    Elle se tourna face à son adversaire, celle-ci s’était relevée mais toujours pas prête à se battre complètement. Sohara faisait face, tenait sur ses pieds mais n’avait pas encore assez récupéré pour se battre.

    - Pourquoi ? hurla Loyo, profitant de ce moment de pause, qu’elle aurait pu tout à fait utiliser pour éliminer Sohara.

    - Parce que ce sont les ordres, c’est tout, tu sais ce que c’est, non ? répliqua-t-elle sèchement.

    - Pourquoi nous ? Quels ordres ? Quelle mission ? Quel commanditaire ? questionna Loyo.

    - Parce que vous, professionnellement et passionnellement. L’unique ordre de la mission : vous éliminez toutes les trois. Mais là, je me contente de deux. Tu n’as pas à le savoir, mais peut-être te le dirais-je avant que tu lâches ton dernier soupir, dit-elle avec un large sourire sadique.

    - Passionnellement ? Explique-toi ! Quelle mission ? Qui a organisé cette mission, parle, Sohara ! s’exclama Loyo.

    Sa voix s’élevait dans la pièce froide. J’étais spectatrice de tout cela. Je voulais intervenir mais ne pouvais pas.

    - La mission ? Mission : Renversement et prise de pouvoir à Kiri. Ca te va ? railla Sohara. Je ne te dirais pas qui a organisé cette mission, et oui passionnellement espèce de garce ! Je t’en veux à toi, et uniquement à toi ! Tu étais bien trop proche de ma M depuis trop d’années ! Cette mission n’est qu’un moyen pour moi d’accéder à ce que je veux faire depuis longtemps ! J’aurais dû être à ta place, vivre autant de moment de joie que toi voire plus avec M, je mérite tout cela, mais toi tu me les as volé !

    - Mais tu débloques ma pauvre ! tenta Loyo.

    - Yuruseï ! (*Ta gueule !*) cria Sohara de toutes ses forces. Je vais te tuer, et enfin j’aurai ma vengeance ! M me revient ! M est à moi, elle ne t’a jamais appartenu, jamais !

    Une lueur de folie vibrait dans ses yeux sombres.

    - Tu es complètement stupide ma pauvre ! M ne m’a jamais appartenu ! M et moi sommes très amies, et…

    - Tu vas te taire ?! reprit Sohara hors d’elle. J’ai raison et tu as tort !

    Sur ce mot elle s’élança droit sur Loyo, qui décocha un kunaï pour se défendre. Sohara fit quelques signes ninja et toute la pièce se mit à trembler, des morceaux de toit, invisibles car trop haut pour être vu jusqu’à présent, venaient s’écraser au sol. Deux recouvrirent le corps de Ginia, mes yeux s’emplirent de larmes. De rage, de tristesse et j’étais abasourdi de cet échange entre Loyo et Sohara. Qu’arrivait-il à Sohara ? Elle était devenue hystérique, à la limite de la folie.

    Quand je me focalisai à nouveau sur le combat du sang avait déjà teinté le sol. Sohara faisait maintenant léviter des gros rochers autour d’elle qu’elle éjectait sur Loyo qui avait bien du mal à les esquiver.

    - Mais tu vas crever ?! hurla Sohara à Loyo, une larme d’hystérie roulant sur sa joue.

    Loyo ne voulais rien lâcher et fit une roue dans les règles de l’art pour esquiver une salve de bloc de roche.

    - Reste en place, petite peste !

    Une nouvelle rangée de roche, qui s’écrasa à plusieurs endroits de la pièce. Mais toujours rien.

    - Tu veux jouer à ça ? Très bien, dit-elle en faisant un signe ninja.

    Chaque bloc se fissura pour donner une quantité infinie d’aiguille de roche en suspend. Loyo prit conscience de la situation et su qu’elle ne s’en sortirait pas cette fois sans un jutsu.

    Elle voulu utiliser une décharge violente de chakra mais rien ne fonctionnait, pourquoi ? Elle ne comprenait pas, cela se lisait sur son visage, et je ne comprenais pas non plus. Etrange.

    - Tu ne peux pas utiliser tes jutsus ? Un manque de chakra peut-être ? Tes réserves sont à sec ? ria-t-elle.

    - Comment fais-tu cela ? demanda Loyo d’une voix calme.

    - Regarde attentivement les blocs de pierre autour de toi, même s’ils ne t’ont pas réduits en poussière comme cette pauvre Ginia, ils…

    - Ne prononcent pas son nom avec tant d’irrespect ! s’exclama Loyo la colère grondant dans sa voix.

    - Tais-toi, répondit simplement Sohara puis elle reprit, ils renferment un parchemin qui absorbe ton chakra depuis le début de notre combat. Je les aime bien ses petits rochers personnellement, mais ce n’est que mon humble avis, évidemment, finit-elle d’une voix douce.

    - Tu n’as rien de humble alors ne parle pas de ce que tu ne peux connaître, sois intelligente au moins une fois dans ta vie, puis c’est fourbe mais je dois l’admettre très bien joué. Alors qu’attends-tu pour en finir ? Pour n’avoir M rien que pour toi ? Pour pouvoir vivre avec elle ? Mais tu ne devais pas la tuer aussi ? N’était-ce pas une close de ton contrat ?

    A cette phrase elle lut l’irritation dans le regard de son adversaire. Mais elle continua :

    - Mais vas-tu pouvoir la tuer ? Que va-t-elle penser quand elle apprendra ce que tu nous as fais ? Va-t-elle te pardonner ou au contraire te haïr à jamais ? J’espère, et je penche, pour la deuxième hypothèse, tu ne mérites pas mieux que l’oubli, tu ne vaux pas mieux que la folie qui t’articule.

    Une colère immense s’empara immédiatement de Sohara qui abattit les bras en avant ce qui fit pleuvoir toutes les aiguilles sur Loyo rapidement. Je ne sais pour quelle raison, et même si je savais que je ne pourrais rien changer, je couru m’interposer entre les aiguilles et Loyo, en la serrant dans mes bras et en espérant de tout mon cœur.

    Là, à ce moment, se produisit quelque chose que je ne compris pas. Une barrière se forma entre ma peau et les aiguilles et celles-ci s’effritèrent à ce contact. J’apparu pleinement dans la pièce et Loyo fut surpris de me voir devant elle.

    - M .. ? lâcha-t-elle étonnée.

    - Loyo, dis-je en serrant plus fort encore.

    Celle-ci me rendit mon étreinte, et j’entendis Sohara fulminer derrière.

    - Je t’aime ma Loyo, soufflais-je au creux de son cou.

    - Je t’aime ma M en sucre, répondit-elle au creux de mon oreille.

    Puis je commençais à disparaître à nouveau, je ne comprenais pas mais je ne voulais pas partir sans rien faire. Je me concentrais fort et embrassais Loyo sur la bouche, en un souffle je lui transmis toutes mes réserves de chakra qu’il me restait. Surprise au début Loyo accepta toute cette puissance, et ferma les yeux. Plus qu’un passe passe de chakra c’était un baiser d’adieu. Mouillé, et sucré. Puis je disparu complètement.

     

    Lorsque je me réveillais, j’étais à nouveau à l’hôpital. J’ouvris les yeux facilement et me releva immédiatement, j’étais couverte de sueur et exténuée. Je n’avais pas rêvé. Alors Ginia et ..? Ha ! Ah, mon cœur ! Deux contractions violentes me fit me replacer rapidement sur le dos, mon estomac se tordait de douleur, je toussais du sang, mes draps blancs se tâchaient de partout. Je convulsais, je commençais à m’étouffer, avalais-je ma langue ? Je ne sais pas, ce que je sais c’est que Loyo était morte et que je ne le supportais pas, et que je ne le supporterais jamais.

     

     

    Sohara Emizu, je te hais et jure de te tuer, me promis-je entre deux quintes de toux ensanglantées. Le bip incessant de la machine ne me calmait pas. Noir.

     

    Quand j’y repense je me dis que j’ai étais chanceuse et que j’ai pu faire mes adieux à Loyo, mais que jamais je ne pourrais les faire à Ginia. Je ne pourrais me recueillir sur aucune tombe, juste prier. Ce que je fais encore aujourd’hui. A vous, à toi Loyo, ma chère Loyo que j’aime et que j’aimerai toujours, pardonne-moi ne pas avoir su te défendre plus que cela…Je suis tant désolée…


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  • Chapitre 4 : Fuite Aquatique 

     

     

     

    Cela faisait quinze jours que j’étais à l’hôpital, enfin quinze jours additionnés à ceux que j’avais déjà passé avant la mort de Loyo et de Ginia. Ces pensées étaient encore dures pour moi, car elles réveillaient une foule de sentiment douloureux. Des souvenirs, des paroles, des gestes. Tout me rappelle les filles. Je suis en deuil, et je ne peux pas le terminer, pas maintenant, pas tant que je ne comprendrais pas pourquoi Sohara a agît de la sorte.

    A la simple évocation de son nom je suis prise d’une effroyable colère que j’ai du mal à refreiner. Peu après ma crise, on m’a installé des anneaux en métal autour des chevilles, des poignets et du cou. Ils sont reliés à des chaines en fer forgé, j’ai peu de chance de m’en libérer. Comme chaque jour, je regarde le plafond, ou la fenêtre, quand c’est jour de fête… Enfin il n’y a pas de fête, mais le fait de tourner le cou m’est douloureux, et je ne sais pas pourquoi.

    - Oooooh, ma pauvre petite M, comment vas-tu aujourd’hui ? me siffle la Mizukage en arrivant en grande pompe dans ma chambre d’hôpital, comme chaque jour.

    - Je vais mieux, de mieux en mieux, répondis-je comme un automate.

    Non je ne vais pas mieux, mais je veux partir d’ici.

    - Oh, bon, je pense que tu vas bientôt pouvoir sortir d’ici alors. Mais après ce qui t’est arrivé, je pense que tu resteras sous antidépresseurs quelques temps.

    - Je n’en prends pas, je n’en ai jamais voulu.

    - Soit, mais tu en auras ! me dit-elle avec ravissement.

    Si cela vous fait plaisir, ils termineront dans les toilettes…

    - Je t’autorise donc à sortir, alors, mais je te surveillerai, si je vois quoi que ce soit d’anormal, je te renvoie ici, compris ?

    - Oui, compris.

    D’accord je vais signer les papiers. Mais avant… commença-t-elle en s’avançant vers moi.

    Elle sortit une petite clef de sa poche et déverrouilla un à un chaque anneau de métal.

    - Te voilà libre ! Mais, tu dois m’attendre ! dit-elle joyeusement en quittant la pièce.

     

    Après quelques minutes, la Mizukage revint et m’aida à préparer mes maigres affaires. Quand je franchis la porte automatique de l’hôpital, j’entendis à nouveau le chant des oiseaux, le bruit du village, le monde.

    Je rentrais chez moi sans me presser, je marchais silencieusement, à l’ombre des échoppes et autres boutiques. Dans les rues je vois quelques badauds. Je passe devant l’appartement de Loyo et j’ai comme un coup au cœur. Les vitres sont toujours brisées, la porte dégondée, rien n’a été remis en ordre. Je détourne le regard et m’éloigne rapidement. Je suis malade, j’ai mal au ventre, comme une boule dans la gorge. J’ai du mal à réfléchir, mais heureusement j’arrive à mon appartement.

    J’ouvre la porte, en entrant fébrilement la clef dans la serrure, je me hisse dans l’entrée et ferme la porte. Je tourne le dos et m’y appuie, je me laisse glisser jusqu’au sol. Je lâche les clefs, ma valise et cale ma tête contre la porte. Je ferme les yeux, et mes joues se mouillent. Je vois des images, trop d’images douloureuses, je me torture moi-même, et je me sens totalement à bout de force. Etait-ce une bonne idée de sortir ? Oui, j’en suis persuadée. Je respire doucement, et même si la position n’est pas très confortable, je finis par m’endormir là, entourée de mes affaires.

     

    Les jours suivants sont des jours vides, je reprends des forces, je serai bientôt sur pied, je vais bientôt reprendre les entrainements, j’ai hâte. Je m’ennuie et je n’ai rien à faire, pas d’amie à voir.

     

    Ce matin je me réveille, il est 10h45. J’ai fais une belle grasse matinée, et ma journée est bien remplie ! Je suis entièrement rétablit, sauf mon moral miné, mais sinon je suis opérationnelle. Comme prédit, les antidépresseurs finissent aux toilettes. Je n’ai plus de traitement autre sinon. Je vais m’asseoir dans la cuisine sur un siège de bar. Devant moi, un bol vide bientôt plein de céréales et de lait. Eh, oui, les ninjas aussi mangent des céréales. Il n’y a pas de barres au chakra ou autre bêtises du genre !

    Je le vide avec en train, et passe à la salle d’eau. Je me fais couler un bain chaud dans lequel je fais tomber des sels de bain et de la mousse dans l’eau, ce sont des objets que ma rapporté Loyo de son dernier voyage, je ne les avais jamais utilisés mais cela sent bon ! Je me déshabille et une fois nue, me glisse doucement dans le bain chaud. De la buée recouvre déjà le grand miroir ainsi que la grande fenêtre.

    Je me laisse aller à quelques minutes de réconfort dans ce bain qui décontracte mes muscles. J’y reste plus que quelques minutes finalement, mais quand je sors de la salle de bain, propre et fraiche, il est 12h15. Je me dirige vers le salon et ouvre une armoire haute et étroite. J’en sors un shamisen et commence à jouer pizzicato. Le son enivrant m’éloigne du monde qui m’entoure et je me sens planer. Cela fait longtemps que je joue cet instrument, j’adore le son qui s’en échappe.

     

    Trois coups contre la porte du bureau de la Mizukage l’informe qu’un visiteur est là.

    - Entrez, dit-elle d’une voix dénué de sentiment.

    - Bonjour maître, dit une voix féminine.

    - Ah, c’est toi. Tu sais qu’elle est sortie ?

    - Oui j’ai appris. Va-t-elle bien ?

    - On s’en fiche, tu dois la tuer de toute façon, qu’importe qu’elle aille bien, elle ira mal.

    - Ne dîtes pas cela comme ça, protesta la jeune fille.

    - Ne fait pas des enfantillages Sohara. Et dépêche toi !

    - Bien, Maître, dit-elle à regret avant de sortir du bureau de la Kage et de se mettre à courir.

    Mais Sohara ne peut pas s’y résoudre, pas encore.

     

    Il est 14h. Je me dis qu’après ce concert pour mes voisins j’ai le droit de m’offrir à manger. J’ouvre le frigo, après avoir ranger précieusement l’instrument, et je me prépare des ramens.

    - Itadakimasu ! m’exclamais-je en détachant les deux baguettes collées.

    J’engouffre rapidement deux bols de nouilles et me voilà repue. J’écarte le bol et pose mais coudes sur le comptoir-bar. Je ferme les yeux et me masse mes tempes douloureuses. Je suis subitement prise d’un mauvais pressentiment, comme si quelque chose d’imminent aller frapper à ma porte…

    Muée d’un sentiment inconnu je me dirige vers ma chambre, ouvre le placard, attrape un sac que je remplie de vêtement, d’affaires, d’un petit album photo, de mes éventails de combats, d’une figurine d’idole que m’a offert Loyo et retourne rapidement dans le salon tout en fermant le sac.

    Je pose le sac sur le canapé d’angle qui fait face à l’armoire du shamisen et en retire l’instrument. Je le range précieusement dans son grand écrin et le pose près du sac. J’ouvre la commode qui se trouve à côté, et en sort des shurikens, deux lampes torches, des kunaïs, des parchemins explosifs.

    Il me manque quelque chose… Pas quelque chose que j’aurai ici… Je sais.

    Je sais que j’ai très peu de chances de le retrouver là, mais il faut que je tente. Je hisse le sac sur mon épaule et prends l’écrin de l’instrument de la main droite. J’attrape les clefs suspendues dans l’entrée et entends un bruit venant de la cage d’escalier. Je réfléchis rapidement : qu’est-ce que c’est ? qui est-ce ?

    Précipitamment je fais volte face et me précipite vers la fenêtre, je l’ouvre rapidement et sans réfléchir je saute au dehors quand j’entends ma porte se faire défoncer.

    J’ai eu de la chance ! Rien ne prouve que j’ai quitté l’appartement, et je ne pense pas que la personne qui soit entré m’est vue. Elle va d’abord le fouiller avant de penser que je suis partie. Vite !

    Je m’élance à vive allure, esquivant les passants en faisant des pirouettes, et cours vers l’appartement de Loyo. Quand j’y arrive, je gravis rapidement les marches, et entre dans le salon. Je regarde partout mais ce que je cherche n’y est pas. J’entre dans sa chambre, tout est comme la dernière fois que je suis venue. Je rebrousse chemin, et je fouille chaque pièce mais impossible de trouver ce que je veux. Je me repasse le film dans ma tête et je sais que je suis pressée, alors j’ai du mal à réfléchir. Après le combat, nous avons finit à la case hôpital… Alors il a dû être récupéré et placé dans la salle d’arme, mais oui !

    Cela va être risqué, mais je dois le faire.

    Je dévale les escaliers quatre à quatre et cours à nouveau. Je prends vite chaque rue qui mène à la salle d’arme et j’y suis en quelques minutes. A peine arrivée je vois deux ninjas qui gardent l’entrée, bah ce serait trop simple. Je pense vite à une stratégie. Je vais au fond de la ruelle qui se situe à côté de ma position et y cache mes affaires, puis je me dirige posément vers l’entrée de la salle d’arme.

    - Que venait vous faire ici, jeune demoiselle, me demande le premier ninja, avec dédain.

    - Jeune demoiselle ? Vous ne savez donc pas qui je suis ? Je suis l’un des meilleurs éléments de la Kage, voulez-vous l’avoir sur le dos ? dis-je glaçante.

    Je n’ai que peu de temps, et avec cette phrase je tente le tout pour le tout, si le plan A ne fonctionne pas le plan B c’est de les assommer.

    - Non, non, désolé mademoiselle, entrez, entrez ! me dit-il confus en s’écartant.

    J’en profite jusqu’au bout :

    - Avez-vous reçu des armes dernièrement ?

    - Oui, oui, bégaie-t-il, elles sont là.

    Il tend le bras et avec un geste circulaire il me montre l’ensemble des armes.

    Il y en a peu, c’est ma veine.

    - Avez-vous reçu une doloire ?

    - Oui elle est là, m’indiqua-t-il. Vous pouvez la récupérer, mais il faut signer un papier.

    - Vous vous fichez de moi ? Vous voulez que je fasse un rapport à la Mizukage ? Je vous fais virer sur le champ si vous me sortez un seul papier à signer.

    Je suis dure, cela ne me ressemble pas, mais il tremble comme une feuille et me donne l’énorme doloire sans rien dire. Je la prends, elle est vraiment lourde. Je la fixe dans mon dos avec la ceinture qui orne ma tenue de ninja.

    Dès cela fait, je disparais rapidement, retourne à la ruelle y récupérer mon instrument et mes affaires avant de prendre le chemin de la grande porte au pas de course. C’était risqué mais je l’ai. J’ai du mal à courir avec la doloire dans le dos, mais je suis rassurée à son contact, comme si Loyo était là aussi.

    Trêve de courte durée car quand je suis à quelques mètres de la porte j’entends une voix dans mon dos hurler mon nom, et cela sonne comme une déclaration de guerre :

    - M Yukiko ! Tu nous quittes déjà ? Attends moi, je vais t’aider à passer de l’autre côté de la barrière !

    Sohara et ses jeux de mots pourris… Je cours sans me retourner ce qui la met en rogne.

    - Revient ici, hurle-t-elle de plus belle.

    Je double l’allure et me rapproche du couvert des arbres pour sauter sur une branche. Je continue en sautant de branche en branche et jette quelques regards nerveux derrière moi, au troisième je vois Sohara sauter agilement. Elle a toujours été douée pour ça. Elle va me rattraper à ce rythme là. Je pourrais lui jeter un parchemin explosif mais tant qu’elle ne m’attaque pas je ne tente rien. Ce n’est pas moi qui commencerais le combat. Je suis sûre qu’elle veut me combattre, je suis certaine que c’était elle mon mauvais pressentiment.

    - Tu préfères que ce soit moi qui ouvre le bal ? Qu’a cela ne tienne, joli cœur, ma mission est de te tuer alors c’est parti, dit-elle dans mon dos.

    J’entends quelque chose siffler droit sur moi sous le couvert des arbres, je me retourne juste à temps, armée d’un kunaï pour bloquer deux shurikens. Parfait elle a commencé, à moi de continuer.

    Tandis que trois shurikens et deux kunaïs filent vers moi à vive allure, j’attrape deux parchemins explosifs de la main gauche, et les lance avec précision, puis je bloque à nouveau les projectiles.

    Je me retourne brusquement et fais un tour sur moi même, j’ai failli me prendre un arbre. Heureusement que je me suis retournée, sinon j’aurai pu dire au revoir à mon shamisen. J’entends deux explosions derrière moi, ce qui me tire de mes réflexions. Un cri accompagne la détonation, feint ou réel ? Pas le temps de m’attarder là-dessus.

    Je saute au sol et reprends ma course plus rapidement que jamais. Je suis sûre qu’elle me suit, je sais qu’elle n’a pas pu se faire avoir par deux parchemins je…

    J’esquive précipitamment deux kunaïs, et je recule vivement. Je bascule en arrière pour esquiver un coup de pied, mes mains touchent le sol et d’une impulsion je frappe la jambe de Sohara du pied. Elle recule, ce qui me permet de me remettre sur mes pieds et de lui faire face. C’est handicapant un instrument de musique, une doloire et un sac d’affaire dans le dos. Je sors les éventails de mes manches et me prépare au prochain assaut.

    Campée sur mes deux jambes, les muscles bandés, mes yeux braqués sur elle, j’attends son attaque. Elle me regarde aussi, mais son regard n’a pas la même teneur que le mieux. J’ai de la haine, de la rancœur, de la détermination, de l’envie de vengeance dans les yeux. Voilà le brasier qui m’habite. Elle, j’aperçois un mélange d’obligation et de désolation. Comme si elle ne voulait pas me tuer, comme si cela la rebutait. Ces paroles me revienne alors en tête : « Ma M », « elle est à moi », « tu me l’a volé ». C’était vrai ? Sohara m’aimait ? Enfin… m’aime ?

    Je crois que ses pensées gambergent vers les miennes et quand elle comprend elle se précipité vers moi, elle doit avoir comprit que j’étais vraiment intervenue, que j’ai arrêté le combat quelques instants, que j’ai embrassé Loyo devant ses yeux. Maintenant je lis de la colère dans ses yeux, et je sais que malgré ce qu’elle ressent hypothétiquement pour moi elle mènera à bien sa mission.

    Elle décoche deux kunaïs de sa poche à projectile et me les lance avec grâce. Je n’ai esquive facilement et lance mes éventails drapés de flammes dans sa direction. Accusant un mouvement circulaire vers le ciel, elle pense quelques secondes que j’ai raté mon coup, mais bien vite elle comprend qu’elle a tort, car avec mes éventails, je ne loupe jamais ma cible. Ils revient vite en descente et la frappe de plein fouet dans le dos, ces vêtement s’embrasse et je l’entends crier : je n’ai aucune état d’âme. Je ne m’en veux pas. Elle veut un combat, elle l’aura.

    - Suiton, La Pluie d’Automne, dit-elle entre deux cris de douleur, ce qui éteignit les flammes.

    Ces vêtements étaient déchirés, carbonisés, roussis par les flammes. Ses cheveux avaient diminués en longueur. Elle avait des cloques sur tout le corps, de la fumée se dégageait d’elle comme quand on plonge une lame encore brûlante dans de l’eau glacée. Sur ses joues je jurerais avoir vu des larmes.

    Sans attendre plus elle hurla une nouvelle attaque :

    - Suiton ! La grande cataracte !

    Elle leva les bras vers le haut, paumes vers le ciel, et de l’eau jaillit des nappes phréatiques et formèrent une boule d’eau qu’elle mania habilement avec ses mains. La boule se déforma en un torrent qu’elle projeta sur moi.

    - Katon, La Barrière de Flamme, criais-je en faisant plusieurs mouvements circulaires avec mes éventails.

    Une immense barrière de flamme s’éleva face à moi et bloqua l’eau qui s’évapora au contact de la chaleur. Mais ma barrière n’était pas assez large et les nappes phréatiques du pays avaient de l’eau à revendre. Mes flammes ne tiendront pas longtemps. Avec mes éventails je les prolonges et cours autour de Sohara en faisant un cercle, en levant vite les bras j’arrive à décrire un cercle et un rond de flamme se forme autour d’elle. Je rapproche petit à petit les éventails ce qui a pour effet de rapprocher les flammes, de rendre le cercle plus petit. Mais ces grandes flammes demande une concentration intense et du temps. La première me coûtait beaucoup tandis que le temps filait à vu de nez, pourquoi ? Car l’eau attaquait une partie de mon mur de flamme.

    Sohara avait comprit ma manœuvre et elle sait que si une ouverture est faite alors tout le mur disparaît. Je mets toutes mes forces et ma tension nerveuse à contrôler l’intégrité du mur ainsi qu’à en modifier sa taille. En parade, une parade que m’avait conseillé Loyo, je fais tourner le mur pour que jamais la même paroi ne s’effrite trop longtemps. Je tremble maintenant et les deux éventails sont tout proches, mais maintenant Sohara n’a plus qu’à concentrer l’eau autour d’elle et le mur lâchera d’un coup et de toute part. Alors je réfléchis rapidement aux possibilités qui s’offrent à moi.

    1) Je tente le tout pour le tout. 2) Je concentre mes dernières forces à maintenir le cercle tant que je le peux et je fuis dans les bois. 3) Il n’y a pas de trois, mais je trouve cela plus crédible d’avoir trois options… Je choisie la 2).

    Je me concentre vivement et m’éloigne en direction des bois.

    - N’espère pas fuir, Yukiko ! me gratifia Sohara.

    Sans comprendre quoi que ce soit je sent un liquide s’emparer de ma cheville, et je décolle soudainement du sol. Je suis envoyer droit dans sur un tronc d’arbre que je me prends de face. J’ai entendu un effroyable crac, je pense que j’ai des côtes cassées, et j’ai le souffle coupé. Je retombe lourdement sur le sol et j’entends un second crac, mais là ce n’est pas mon dos qui est cassé. Je n’arrive plus à respirer, je vois trouble, je me suis cognée la tête. Je cherche mes éventails des mains quand je peux enfin avaler une goulée d’air, mais ne trouve que la terre. J’ai dû lâcher mes éventails.

    Merde, la pire erreur que je pouvais faire !

    J’entends un léger rire plus loin et je tourne la tête, trop vite, j’ai un haut le cœur. Quand je vois net à nouveau, je vois Sohara qui joue avec mes éventails. Quand elle est sûre d’avoir mon attention et les déchire en savourant sa « victoire ». Sans mes éventails, je vais avoir du mal à me… Peut-être pas. Ce n’est pas mon arme de prédilection mais, utilisée au bon moment, je peux la battre. Enfin j’espère. Je me relève tant bien que mal et laisse descendre l’étui qui protégeait mon shamisen, je l’ouvre, même si la situation ne s’y prête pas du tout, et je vois qu’il est en deux morceaux, rien ne pourra le réparer.

    - Oh, tu voulais me jouer une musique douce pour m’amadouer, c’est cela ? s’amuse-t-elle. Cela va être difficile maintenant !

    J’entends son rire tinter à mes oreilles quand je décide d’abandonner ici mon instrument cassé. Je ne pourrais plus m’en servir, mais l’étui par contre. Je sors l’instrument et attrape le contenant par la hanse. Je me retourne et me lance vers Sohara qui s’esclaffe de me voir encore essayer de me battre. Arrivée prêt d’elle, elle pense que je ne peux rien faire alors, elle attend que je sois plus proche. Rapidement sans qu’elle puisse esquisser le moindre mouvement, je virevolte sur moi-même et avec la force centrifuge, je fais tourner l’étui du shamisen. Il s’écrase sur son visage avec un affreux son, ce qui la projette loin et ce qui brise la poignée.

    - Yukiko ! hurle-t-elle après avoir touchée le sol.

    - Quoi, Imizu ? Un souci ? répliquais-je sèchement, fière de moi, très fière de moi je dois dire.

    - Tu vas me le payer ! dit-elle encore au sol.

    - On y croit.

    Je défais ma ceinture, attrape rapidement le manche de la doloire dans mon dos et l’abat sinistrement sur son cou. Un effroyable bruit d’os qui craque se fait entendre. Je m’attends à un flot de sang mais rien ne jaillit de la dépouille de Sohara, qu’est-ce qui se passe encore ?

    - Surprise ? dit une voix derrière moi.

    Je réfléchis rapidement…

    - Joli clone, réponds-je.

    Sous mes yeux, le corps explose dans un bain de fumée blanche. Je me retourne et vois une Sohara qui saute sur moi. Elle a l’air en colère, elle n’a sans doute pas apprécié de voir que je suis capable de lui trancher la tête sans m’en vouloir. Je lève la doloire et imprime plusieurs mouvements circulaires ce qui la fait reculer. Elle est lourde et j’ai du mal à la tenir à une main, mais je ne dois montrer aucune faiblesse. Je souris à mon adversaire et lance une pique :

    - Tu n’as pas apprécié le spectacle ?

    - J’ai un mauvais arrière goût de déception et de…

    - Trahison ?

    - Dans la bouche, finit-elle en faisant comme si elle n’avait rien entendu.

    - Alors tu connais une partie de ce que je ressens envers toi.

    Elle me regarde dans les yeux et ne voit rien à ajouter alors elle s’élance sur moi et sort deux kunaïs. Je tourne sur moi-même et frappe fort avec la lame de la doloire, l’un des kunaïs net. La doloire, avec la vitesse, s’incrusta dans l sol. Sohara voyant l’ouverture lance le projectile vers moi. Je l’esquive en me baissant et en faisant une impulsion pour me relever je réussi à sortir la lame du sol.

    - Gagné, dit Sohara, un sourire aux lèvres.

    Mais qu’est-ce qu’elle s’imagine avoir ga…

    Putain !

    Une lame s’enfonce profondément dans ma chair. Je sens son kunaï pénétrer entre mes omoplates. Puis, Sohara dit brusquement sur quelque chose que je ne vois pas, et je sens le kunaï se déloger en meurtrissant le haut mon dos. Je lâche un cri de douleur et sens le sang poisser mes vêtements. Pourquoi ça n’a pas tapé plus bas ! Mon sac d’affaire m’aurait offert un rempart de fortune.

    Comment a-t-elle réussi ce coup ?

    - Ah là là, tu ne l’avais pas vu venir celui-là ? rie-t-elle en léchant la lame du kunaï.

    - Tu es complètement cintrée ma parole ! dis-je entre mes dents.

    - Un fil fin relié au second kunaï c’est plutôt ingénieux non ?

    Mais oui, je suis trop bête, j’ai cru que j’avais esquivé le projectile, mais c’était trop simple. A genoux au sol je reprends mon souffle. Au bout de quelques précieuses secondes je me relève doucement. Je lève la tête et fait face à mon adversaire. Elle est très maligne, même si j’ai du mal à l’admettre.

    - On continue ou tu es déjà vaincue ? continue-t-elle.

    - Tu rigoles, j’espère.

    C’est la seule chose que j’arrive à prononcer. Je suis trop occuper à réfléchir. Je dois partir. Maintenant. Dans mon état et sans mes éventails je doute de pouvoir m’emparer de la victoire.

    Une fois debout je lève rapidement les mains et lance une banale attaque Katon, qui envoie un flot de flamme vers mon ennemie. Puis je cours. Je suis plus rapide qu’elle à l’entraînement et je le sais, mais là, avec cette blessure… Je n’en suis plus certaine. Je fonce tout droit, je m’engage dans la forêt, et je tombe sur un chemin peu connu des cartes ninja car il termine en chemin escarpé. Je tente cette issue. Je ne l’ai jamais emprunté, voyons où cela nous mène, on ne trouve pas une route au hasard.

    Je presse le pas, saute au dessus de branches cassées, je chasse les branches basses qui fouette mon visage et me prends soudain les pieds dans une ronce. Je tombe la tête la première sur le sol. J’ai pas le temps pour ça ! Je me relève rapidement et cours de plus belle. Le chemin se fait plus sinueux, plus étroit, les arbres feuillus m’engloutissent, le bois m’avale. Je pourrais presque croire que je suis seule et que Sohara m’a perdu, mais pas du tout. Elle est à quelques mètres de moi. Je continue de courir et j’arrive au bout du chemin, alors je continue à travers bois. Je frôle deux fois une chute qui me serait finalement fatale. Derrière moi j’entends au pas, que je ne suis pas la seule à avoir fait ma téméraire.

    - Reviens ici, Yukiko ! hurle Sohara dans une colère noire.

    - Je ne voudrais pas te simplifier la tâche ! dis-je entre deux respirations.

    Je sais qu’elle fulmine et j’adore ça. Cette course me donne une dose incroyable d’adrénaline et je vais plus vite, je me sens comme indestructible, et ma douleur au dos me lance moins.

    D’un dernier coup de bras je pousse une branche et me retrouve à l’air libre, le soleil me frappe et je suis aveuglée pendant quelques instants, j’ai toujours la branche en main et le bruit d’un pied qui dérape me ramène brutalement à la réalité. Je lâche la branche que Sohara se prend en pleine figure ce qui la fait tomber en arrière.

    Je tourne la tête vers elle et je vois qu’elle s’est prit le pied dans une racine alors j’en profite pour mettre de la distance entre nous. Je cours sans trop prêter attention sur le sol de ce que je pense être une clairière. Je vois une vaste étendue, un ciel bleu envoûtant, des montagnes et plus j’avance plus j’entends un bruit d’eau qui tombe, comme une cascade…

    Une cascade ?

    Avant de comprendre je trébuche et je me rattrape avec mes mains. Je sens comme de la terre sèche sous mes mains alors que mes genoux sont sur un lit de verdure. Je relève la tête et vois une rivière en contrebas et je comprends qu’il y a un effroyable décrochage de plus dizaines de mètres entre ici et en bas, mais je ne peux pas jauger la hauteur, mais c’est haut !

    - Qu’est-ce que tu fiches à quatre pattes ? me demande Sohara que je n’avais pas entendu arrivé.

    Je me relève précipitamment, ce qui m’arrache une pique de douleur dans le dos, l’adrénaline a rechuté.

    - Moi ? Rien.

    Une goutte de sueur me coule sur le front. Que dois-je faire ? Je ne peux clairement pas me battre dans cet état. Je dois partir. Maintenant, vraiment maintenant… Je regarde aux alentours, mais ne vois aucune issue.

    - Tu ne pourras pas m’échapper Yukiko, arrête de fuir, ne regarde pas en arrière, tu sais que j’ai raison ! me susurre Sohara.

    En arrière ?.. Euréka ! Mais oui, elle a raison, enfin raison sans le savoir mais c’est ça bon sang !

    Je réfléchis vite, j’avance vers elle, je vois dans ses yeux qu’elle pense que je vais me rendre puis je fais demi tour et cours vers la falaise. Je mime un plongeon en décrivant un parfait arc de cercle, une fois la tête à l’envers et le contact visuel établit je lui lance fièrement :

    - Désolé, mais je dois te quitter !

    Ses yeux s’écarquillent et elle hurle de rage, ses traits déformés par la colère :

    - Non, reviens ici, Yukiko !

    Elle se précipite vers la falaise et entend un craquement sinistre, soudain elle est terrifiée, terrifié que je me sois tuée, j’en suis sûre, c’était l’effet que je voulais obtenir. Dans ma chute j’ai attrapé une branche qui a cassé avec ma vitesse. J’ai le temps de tomber dans l’eau dans un petit plouf ! grâce à un gracieux plongeon, avant qu’elle passe sa tête au dessus de la corniche pour voir où je suis. En entrant dans l’eau j’ai déclenché des petites vaguelettes à la surface, et on peut y voir la branche cassée flotter. Ne m’ayant pas vu chuter, il est impossible qu’elle apparente ces vaguelettes à ma chute dans l’eau. Elle doit penser, chamboulée comme elle est, que ce sont celles de la branche, de plus elle doit espérer que je sois indemne et donc cachée dans les feuillages.

    Je retiens ma respiration et m’éloigne le plus possible. Avec un tel soleil se réfléchissant sur l’eau elle ne peut pas me voir nager loin d’elle. Et je pense qu’elle a amorcée une descente entre les branchages.

    C’est ma chance !

    Je nage le plus vite possible, je suis le courant de la rivière, et je n’ai bientôt plus d’air. Je n’ai pas le temps de monter à la surface que le courant m’entraîne rapidement, je veux bloquer ma course en m’appuyant sur les rochers en profondeur mais je glisse, ils sont recouverts de mousse, et je me fais mal à la cheville. Cette douleur me rappelle mon dos, et j’espère que le sang ne se verra pas à la surface. C’est la seule faille de mon plan, enfin non, la deuxième.

    Si je ne remonte pas à la surface, je vais mourir sous l’eau !

    Le courant m’entraîne toujours plus rapide et toujours plus loin, je ne sais plus où je suis car tout va très vite, je ne sens pas tous les virages que je prends, et à bout de souffle, j’ouvre la bouche dans un dernier mouvement d’espoir, mais à part l’eau, rien ne rentre dans ma bouche.

    J’ouvre les yeux mais je ne vois que des images confuses, l’eau prend toute la place dans mes poumons, je vois de plus en plus sombre, je n’ai plus d’air. Je ne vais pas m’en sortir, pas cette fois. Je coule de plus en plus, le courant devenant moins fort je glisse doucement vers le fond. Tout devient lointain, les sons s’apaisent, je n’ai qu’une pression sourde qui m’écrase les tympans.

    Je regarde une dernière fois le ciel en me disant que je vais aller rejoindre ma Loyo, et que je serai sans doute mieux là haut.

    Puis je ressens une vive douleur dans le bassin, je me cambre, et tout devient Noir.

     

    Quand j’y pense, j’aurai dû essayer de la battre ici et maintenant, cela aurait été tellement plus simple. Mais sans cette poursuite je n’aurai pas découvert ce secret qui m’habitait. Elle ne payait rien pour attendre…

    Loyo, j’avais vraiment espéré te rejoindre, cela aurait peut-être été mieux ainsi. Je t’aime Loyo, ne l’oublie jamais.


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